2007-03-29

Monte le son!

Nous aimons tous consulter des listes et des palmarès. Que ce soit dans les journaux, les magazines, ou même dans les émissions de télé (Les 100 moments les plus embarassants de l'histoire du rock, sur Musique Plus, est un exemple assez trash qui me vient à l'esprit). Sur le web, il y a beaucoup de ces listes, notamment sur des sites commerciaux comme Amazon (les clients du site créent des listes de leurs trucs préférés pour le bénéfice des autres clients du site), mais également sur les blogues. Pour ne pas être en reste avec une tradition naissante, j'ai décidé de concocter mes palmarès personnels.

J'ai une ex-collègue de travail avec qui je discutais très souvent de livres, de musique et de films. On se disait qu'il serait intéressant d'échanger des Top 10 de nos préférences en ces différents domaines. Je débute donc par des disques que j'affectionne beaucoup et qui ont marqué des périodes de ma vie. Certains sont dans mon étagère à CD depuis très longtemps. En fait, certains sont entrés dans ma collection sous forme de vinyle (yo, les jeunes, microsillon, long-jeu, 33 tours, ça vous dit quelque chose?) et sont réapparus un jour sous forme de CD. Je les écoute encore avec beaucoup de plaisir. Mes choix ne sont dans aucun ordre particulier. J'ai même trouvé des clips ou des extraits de spectacles pour la plupart de ces albums, que j'inclus pour votre plaisir auditif et visuel.


Trivium - Arvo Part, Philip Glass, Peter Maxwell-Davies

Ooooooh, musique ésotérique, planante... C'est un truc obscur, que j'avais entendu dans la section de musique classique chez Sam the Record Man, rue Ste-Catherine. Séduit par cet orgue magnifique, j'avais acheté sur un véritable coup de tête. Enregistré dans une cathédrale de Zurich, ce disque contient des pièces de trois grands compositeurs contemporains. Ça tient à la fois de la musique sacrée et de la musique répétitive et c'est assez introspectif. Pas accessible à priori mais vaut la peine d'être entendu. Désolé, pas trouvé d'extrait.


The Catherine Wheel - David Byrne

Cet oeuvre avait été commandée par la chorégraphe new-yorkaise Twyla Tharp, de la compagnie de danse du même nom. La musique de Byrne, leader du groupe The Talking Heads, est rythmée et convient parfaitement à un spectacle de danse moderne (mais qu'est-ce qu'il connaît à la danse moderne, le singe blogueur?). David Byrne est un musicien tout à fait génial et éclectique, qui puise dans tous les styles et dans les musiques de toutes les cultures. Ça donne une musique entraînante avec des paroles bizzares. Une recherche d'informations sur le spectacle nous apprend que celui-ci traite de la désintégration de la famille nucléaire. Les paroles de la pièce His Wife Refused, pour le fun:

A great big house- with nothing in it
He comes home says "Now wait a minute"
He's comin' in
She's goin' out
He turns around says, "What's that about?"

Do what they like, the kid's in school
Think she don't know, now, who's kidding who?
He turns around says "Who wants to know?"
Open the door and there's nobody home!

Go ahead- fill their heads
Go ahead- fill their heads with poison
Take a look- these people are savages!
Take a look- at their misfortune

Yo, la vie trépidante de l'homme moderne, quoi! Go ahead - fill their heads with poison!


The Kick Inside - Kate Bush

Certains critiques l'ont qualifiée de Peter Gabriel féminine. Elle avait certainement un style très à elle et son oeuvre a inspiré plusieurs artistes dont Tori Amos, Fiona Apple, Sarah McLachlan et Sinéad O'Connor, pour ne nommer que celles-là. Chose certaine, sa voix est unique et possède un registre très large (on dit que sa voix couvre huit octaves). Les chansons sont magnifiques malgré la gravité de certains sujets traités (l'inceste, le suicide). Fait à noter, elle avait 19 ans lorsqu'elle a enregistré cet album et certaines des chansons avaient été composées alors qu'elle n'avait que 15 ans. L'album a été co-produit par David Gilmour, de Pink Floyd, qui a été un espèce de mentor pour elle.

La pièce Moving, émouvante avec ses chants de baleines en ouverture. Ça date un peu, en terme de look, mais c'est vraiment la voix qui est sa force.

Wuthering Heights, inspiré du roman du même nom par Emily Brontë.



Lost in Space - Aimee Mann

Aimee Mann est une autre chanteuse avec voix très spéciale, pas spécialement puissante mais très cristalline. Musicalement parlant, ça donne quelque chose de très folk et intimiste tout en étant légèrement pop. L'illustration de la pochette est vraiment jolie. Il y a d'ailleurs deux courtes bd d'accompagnement avec le disque, du même illustrateur.

Clip de la pièce Pavlov's Bell.

The Moth, en spectacle.

La chanson-titre, Lost in Space.



Don't Smoke in Bed - Holly Cole

Holly Cole, c'est une voix et des yeux à donner des chaleurs. Une tonalité grave et sensuelle, très affirmée. Un critique a déjà dit d'elle qu'elle n'avait pas la plus grande voix mais qu'elle savait mieux que quiconque l'utiliser pour livrer le type de chansons qu'elle interprète. Et dans un créneau très pointu mêlant le jazz et la pop, elle trouve le moyen de donner un second souffle à des classiques. Un peu de "human interest" avec ça? Cole est venu au Festival de Jazz de Montréal à plusieurs reprise et semble-t-il qu'elle adore la ville.

Je n'ai malheureusement pas trouvé de clip à intégrer dans le blogue mais il est possible de les regarder directement sur le site de Holly Cole, dans la section "video gallery". Sur cet album, il y a la chanson I Can See Clearly Now, de Johnny Nash. Également, la reprise d'une chanson plus obscure des Beatles, I've Just Seen a Face, qui est sur un autre de ses albums mais qui vaut l'écoute.


The Best of the Song Books - Ella Fitzgerald

L'une des grandes dames de la chanson américaine qui interprète des classiques du jazz chanté. Tantôt ça swinge, tantôt c'est très mollo. Ça fait aussi big band par moment et c'est pas hermétique du tout, contrairement à certaines autres branches du jazz. Ça s'écoute vraiment bien, surtout lors d'une petite ballade en voiture, un dimanche de printemps.

Bewitched, Bothered and Bewildered.



Master serie - Jacques Brel

Au cégep, j'ai eu un cours dont le sujet était la chanson française et dont le travail de session devait porter sur l'oeuvre d'un artiste. Tout le monde voulait s'approprier Brel, possiblement parce que c'est celui dont l'oeuvre semblait la plus intéressante aux yeux des étudiants blasés que nous étions. Personnellement, je connaissais peu ces grands auteurs francophones qu'étaient Brel, Brassens, Montand, Aznavour, Ferrat et j'en passe. Avec le temps, mes horizons musicaux se sont élargis et j'ai découvert avec beaucoup d'intérêt ces monstres sacrés. Brel est un monument parmi les monuments, en raison de sa prose recherchée et de l'intensité de ses interprétations. Y'a de ces oeuvres qui ne se démoderont jamais.

Ne me quitte pas, un incontournable de Brel.

Jef, dans un clin d'oeil à votre humble primate.

Les remparts de Varsovie, sur un ton plus léger.



Tu m'aimes-tu? - Richard Desjardins

Un autre poète, plus près de nous celui-ci. Richard Desjardins, c'est des chansons d'amour criantes de tristesse. Tortueux dans Tu m'aimes-tu et dans Et j'ai couché dans mon char, décapant dans Le bon gars, sombre et vaguement prophétique dans Va-t'en pas. Desjardins n'a pas une grande voix mais il sait transmettre l'émotion de ses pièces.


The Road to You - Pat Metheny

Vieux routier du jazz instrumental, Pat Metheny propose des mélodies apaisantes, très "laid-back". Cet album regroupe des succès interprétés lors d'une tournée européenne. Un autre habitué du Festival de Jazz de Montréal, qui m'avait ravi lors d'un spectacle en trio au Club Soda de l'avenue du Parc. Et ça s'écoute vraiment bien en travaillant.

Last Train Home, en spectacle.

Le très beau Letter From Home.



Koyaanisqatsi - Philip Glass

Philip Glass, alors lui, on aime ou on n'aime pas. Sa musique a ceci de particulier qu'elle est souvent répétitive, mêlant l'électronique à l'acoustique symphonique. Mais c'est surtout l'aspect répétitif de la chose qui a le don d'horripiler bien des auditeurs. C'est à titre de trame musicale du documentaire Koyaanisqatsi que ces pièces prennent toute leur force. J'ai rarement vu mariage aussi réussi de l'image et de la musique que dans ce film, toutes catégories confondues. J'ai vu le film à quatre reprises au vieux cinéma Ouimetoscope tellement ça m'a fait tripper. L'écoute de cet album me ramène aussitôt dans cet extraordinaire univers visuel. Pour avoir assister à un concert de Glass, je dois dire qu'il est assez impressionnant de voir et d'entendre huit claviéristes performer en synchronisation parfaite ses compositions.

Pruit Igoe, tiré du film Koyaanisqatsi.

Vessels, avec ses choeurs sublimes qui donnent la chair de poule, tiré du film Koyaanisqatsi.

Cloudscape, tiré du film Koyaanisqatsi.



A London Symphony - Ralph Vaughan-Williams

Il existe des tonnes d'oeuvres du répertoire classique qui sont admirables. J'aime particulièrement celle-ci. La première pièce, Fantasy on a Theme by Thomas Tallis, est une symphonie superbe, langoureuse et mélancolique à souhait. La deuxième, A London Symphony, est plus sobre et toute en retenue, probablement à l'image du tempérament britannique du compositeur.

Fantasy on a Theme by Thomas Tallis.



Oeuvres pour piano - Erik Satie

Ça, c'est pour les amateurs de piano. L'album contient des pièces courtes, auxquelles Satie donnait des noms assez étonnants: Gymnopédie, Les trois valses distinguées du précieux dégoûté, Choral inappétissant, etc. Joli malgré les noms déjantés, c'est très lyrique et ludique.

Gymnopédie 1, par un musicien anonyme.

Gnossienne 1, par un musicien anonyme.



The Unknown Kurt Weil - Teresa Stratas

Un autre compositeur iconoclaste, engagé politiquement contre le fascime à son époque. Weil a composé la musique de The Threepenny Opera, devenu L'opéra de 4 sous, en français, taux de change oblige je présume. L'opéra avait été écrit par Bertolt Brecht. Les deux ont collaboré à plusieurs reprise au cours de leurs carrières. Les pièces de cet album sont des chansons moins connues de son répertoire, d'où le titre. Teresa Stratas est une soprano canadienne d'origine grecque. Elle est l'une des interprètes les plus connues de l'oeuvre de Weil. Quelle voix!

Youkali: Tango Habanera.

Nanna's Lied, Complainte de la Seine et Buddy on the Nighshift. Le clip ne met pas en vedette Teresa Stratas mais une soprano portuguaise, Tania Valente. Je l'ai inclus pour la magnifique Complainte de la Seine.



En matière de musique rock, autant le dire tout de suite avant de me faire lancer l'accusation, je suis un dinosaure. Oui, je ne jure que par le bon vieux rock des années 60, 70 et 80 (mais surtout des années 70). Ça ne m'empêche pas d'apprécier des trucs plus récents mais j'ai beaucoup de difficulté à vraiment accrocher au rock actuel. Je ne suis, hélas, qu'un grand nostalgique. Au son des premiers accords, pas de cellulaire allumé pour moi, rien que la flamme d'un bon vieux briquet Bic à bout de bras pour la grande communion du rock!


Cosmic Thing - The B-52's

Un groupe néo-pop-punk qui a plus de 25 ans d'existence et qui s'est fait connaître grâce à ses premiers hits, Planet Claire et Rock Lobster. Cet album du début des années 90 est très pop et fait très beach party, à mon avis. À l'époque, je l'ai écouté des mégazillions de fois dans ma vieille Ford Escort, en route pour le travail à la quincaillerie, pour me booster de cette job déprimante.

Apparition du groupe au Today Show de NBC. Deux chansons sur l'extrait, Roam, de l'album Cosmic Thing, et Rock Lobster, de leur premier album. Whoooo, flashback! Danse de l'école secondaire, 1980, moi et mes chums (on ne danse pas voyons donc, on reste sur les côtés du gymnase et on regarde les hystériques se faire aller), on se tord de rire en regardant nos camarades de classe se garrocher par terre à la fin de Rock Lobster. "Rock Lobster... Down! Down! Down!"

Cosmic Thing, en spectacle.

Channel Z, à l'émission Saturday Night Live.

June Bug, en spectacle.



Alive II - KISS

Si je dois admettre un petit plaisir coupable, une kétainerie certaine en matière de goût musical, c'est pour cet album. Kiss, les rois du glam-rock dans leurs plus spectaculaires excès scéniques, Alive II! Cet album m'avait initialement été prêté par un ami. Une ouverture fantastique, la foule scandant le nom du groupe, l'annonceur qui hurle le classique "You wanted the best and you got the best! The hottest band in the world, KISS!", suivi des premières notes de "Detroit Rock City", une intro grinçante à deux guitares, et d'assourdissantes explosions pyrotechniques! De quoi alimenter les fantasmes de rock star de tout ti-cul qui se respecte! Après avoir égratigné la face A du disque 1, j'avais acheté une copie toute neuve que j'avais remise à mon ami alors que je conservais la copie qu'il m'avait prêté. À peine deux ans plus tard, cet ami, converti à la foi chrétienne fondamentaliste, avait brûlé tous ses disques (dont celui-ci, évidemment) et ses livres de science-fiction dans un autodafé pathétique, convaincu que les objets sacrifiés étaient l'oeuvre de Satan. Voilà pour la petite histoire. Quant à moi, la version égratignée a longtemps été la trame sonore de mes séances de "air guitar" endiablées dans le salon du domicile familial, les soirs où j'étais seul, la stéréo dans le tapis! Oups, me voilà "outé"!

Detroit Rock City, lors d'une vieille émission télé.

Love Gun, en spectacle.



Moving Pictures - Rush

Un coup de coeur pour le jeunot de 17 ans que j'étais. Le mariage parfait entre rock pesant et rock progressif. Des envolées instrumentales étourdissantes, des paroles songées (heille, du progressif, t'sé veux dire!). Attiré par la pochette, séduit par son design cartésien (oui, oui, cartésien, avec cet répartition des formes, cet équilibre entre composantes graphiques et typographie, les petites lignes judicieusement proportionnées, très années 80) et sa thématique sybilline (hoooou, un mot songé!), j'avais acheté cet album sans rien connaître du groupe ou de sa musique. Ce fut plus qu'un coup de coeur, ce fut un véritable coup de foudre. Rush est devenu mon groupe fétiche et cet album, considéré par plusieurs comme le meilleur de la formation torontoise, demeure encore aujourd'hui mon préféré. Je ne peux l'écouter sans éprouver cette nostalgie du plaisir de la découverte, de l'excitation des premières écoutes. Mes périodes d'écoute excessive ont d'ailleurs inspiré à ma douce cette phrase célèbre: "Débuzze avec ton Rush!"

Tom Sawyer, filmé pendant l'enregistrement de l'album au studio Le Studio de Morin Heights, dans les Laurentides.

Limelight, lors de la même session d'enregistrement.

L'instrumentale YYZ, au Brésil lors de la tournée 2003. La pièce avait été nominée pour un Grammy en 1982. Le prix avait été donné au groupe The Police (un autre de mes groupes préférés) pour la pièce Behind my Camel.



Superunknown - Soundgarden

Groupe-phare du mouvement grunge, avec Nirvana et Pearl Jam, Soundgarden a connu son heure de gloire avec cet album. La pièce Black Hole Sun avait été comparée à Stairway to Heaven, rien de moins, par Laurent Saulnier, alors critique de l'hebdomadaire Voir, maintenant directeur artistique du Festival International de Jazz de Montréal. Incidemment, j'ai côtoyé Laurent à cette époque lointaine où nous étions dans la même troupe scoute à Pointe-aux-Trembles, et le gars est un véritable maniaque de musique, du moins d'après mes souvenirs (un peu de name-dropping ne fait jamais de tort). Le reste de l'album est aussi solide. Donc, excellente musique, excellents musiciens, excellent chanteur.

Le dérangeant clip de Black Hole Sun.

Le clip de Fell on Black Days.

Feels like suicide, version acoustique.



Day for Night - The Tragically Hip

Un album très sombre, à l'image de la pochette. Probablement le moins commercial de l'histoire du groupe. C'est un peu grunge comme son, pas de synthés, que des guitares, pesantes et omniprésentes. Le groupe de Kingston, en Ontario, n'a pas connu beaucoup de succès au sud de la frontière, ce qui est dommage car j'estime que sa musique est de beaucoup supérieure à plein de trucs qui ont du succès sur le marché américain.

Grace, Too, à l'émission Saturday Night Live.

Inevitability of Death, en spectacle.



Message in a Box - The Police

Un autre de mes groupes fétiches. L'oeuvre est courte (cinq albums et quelques chansons inédites) mais riche. Fusion géniale de rock, de reggae et de punk, The Police a été un coup de massue dans le paysage musical de l'époque. En écoutant de très près, on découvre beaucoup de belles choses au-delà de la voix chaude de Sting: un virtuose inventif à la guitare en Andy Summer et un très grand batteur, Stewart Copeland. Ces deux compères ont par ailleurs composé quelques très bonnes pièces du répertoire, malheureusement occultées par l'apport gigantesque de Sting. Un souvenir personnel, le spectacle au vieux stade Molson de l'université McGill, un soir d'été en 1983. Les rois du reggae rock nous avaient fait danser comme des fous, au point de presque nous faire oublier que Marjo, alors avec le groupe Corbeau, avait enlevé ses bobettes en première partie!

Walking on the Moon.

Message in a Bottle, LA chanson par excellence du groupe.



Live Killers - Queen

La musique de Queen avait ce quelque chose de théatral et c'est probablement pourquoi Freddie Mercury ne chantait pas ses chansons mais les jouait. Live Killers, c'est un merveilleux assemblage de l'oeuvre hétéroclite du groupe. Un excellent dosage entre les envolées improvisées de certaines pièces et l'interprétation rigoureuse des autres. La guitare de Brian May, stridente à souhait, avait ce son unique, inimitable. Et puis point boni pour Freddie Mercury, avec le nom plus cool de toute l'histoire du rock. À mon sens, l'un des meilleurs albums live qui soit.

Killer Queen et I'm in Love With my Car, en spectacle.

Clip de Bohemian Rhapsody.



Wish You Were Here - Pink Floyd

Il y a plusieurs disques de Pink Floyd qui mériteraient de se retrouver dans mon palmarès. Tout l'oeuvre du groupe n'est d'ailleurs qu'une longue succession d'albums ayant pour thème l'aliénation. J'aime ce disque pour la beauté planante des pièces Wish You Were Here et Shine on You Crazy Diamond. Les solos de guitares de David Gilmour sont pour moi parmi les plus beaux du rock (sur tous les albums de Pink Floyd), parmi les mieux accrochés à leurs pièces respectives. Ça coule comme on dit.

Wish You Were Here, lorsque le groupe original s'est reformé, le temps du spectacle Live8.

Shine On You Crazy Diamond, lors de la tournée Delicate Sound of Thunder.


Voilà, lecteurs avides de délices sonores. Maintenant, à votre tour de me faire part de vos coups de coeur!

Prochainement sur votre blogue préféré, les livres et les films.

2007-03-28

Surlendemain d'élection

Coudon, c'est moi ou bien on s'est réveillé un peu plus à droite depuis hier?

Misère, moi qui pensais qu'on était pour se sortir de ça avant longtemps. Apparemment, on en a encore pour un p'tit bout. Pas fini d'entendre parler des "vraies affaires" et du "gros bon sens"...

2007-03-26

Entendu lors du débat des chefs

Je reviens sur le débat des chefs. En regardant à nouveau les extraits du débat sur le site de Radio-Canada, j'ai retrouvé un passage que je trouve très drôle et qui frise l'absurdité, lors de l'échange entre André Boisclair et Mario Dumont sur le thème de l'environnement et le développement durable.

André Boisclair - Répondez à la question, M. Dumont.

Mario Dumont - M. Boisclair, laissez-moi répondre.

Wow.

Ils sont forts, les politiciens.

Grande finale sur la scène provinciale

Pour reprendre une métaphore sportive, c'est la grande finale ce soir. Et c'est un match qui opposera plusieurs partis, dont trois qui sont particulièrement bien positionnés pour le championnat. Les élections provinciales les plus serrées depuis des lustres, avec possibilité d'un gouvernement minoritaire.

Ouuuuuh, le suspense...

Sérieusement, ça promet d'être intéressant. Et drôle également, lorsque les commentateurs et analystes des grands réseaux s'emballeront à l'annonce d'une victoire dans un comté. On aura alors l'impression d'assister à une compétition sportive au moment où une équipe marque un but. Pour le suivi du match, ma préférence va à l'équipe de ce vieux routier Bernard Derome. Quoique je vais sûrement pitonner ailleurs lors des temps morts de Radio-Canada. Il y a de fichus de bons observateurs de la scène politique sur tous les réseaux. Pourquoi se priver?

À la radio de Radio-Canada ce matin, on demandait aux auditeurs de décrire leur soirée électorale sur la boîte vocale de la station. Le message d'une auditrice m'a laissé un peu perplexe. Cette dame disait vouloir s'installer devant son téléviseur, le téléphone décroché pour ne pas être dérangée. Ooooook, on prend ses élections très au sérieux , madame chose! De plus, elle mentionnait vouloir se préparer en allant passer sa journée dans un spa, rien de moins.

Bon, d'accord, les élections d'aujourd'hui promettent d'être plus excitantes que ce à quoi nous sommes habitués d'assister. Mais un spa? La p'tite madame ne mène peut-être pas la vie la plus emballante qui soit pour s'exciter ainsi pour une soirée d'élection. Un spa? Des bougies et des huiles essentielles autour du téléviseur avec ça? Une bonne bouteille de rouge, des canapés et quelques bons fromages bien chambrés? Ok, je dérape, là. Même moi, je me taperais quelques bons fromages ce soir, élections ou pas.

Bonne soirée électorale. Votez du bon bord!

2007-03-20

Ça gaze!

Comme quoi un irritant pour plusieurs peut devenir un talent pour les autres.

Un français du 19ème siècle, capable d'un très grand contrôle sur ses expulsions intestinales, est devenu à son époque l'un des artistes de scène les mieux payés et les plus connus de son pays.

Performant sous le nom de Pétomane, le type faisait des imitations de gens célèbres (André-Philippe Gagnon peut aller se rhabiller!) et jouait de la flûte, entre autres choses. À un certain moment, il aurait même fait une simulation sonore du tremblement de terre de 1906 à San Francisco!

Ça prend quand même un certain flair pour apprécier ce genre de performance, non?

La tyrannie de l'image

On a failli s'étouffer dimanche dernier en regardant Et Dieu créa Laflaque. Lors du bulletin de nouvelles, on entend l'un des techniciens commenter en voix-off sur les affiches électorales du parti Québec Solidaire et sur le fait que des moustaches avaient été dessinées sur les photos de certaines candidates. Ce à quoi Gérard D. a répliqué que les moustaches n'avaient pas été dessinées. Gros cliché, mais tellement drôle!

Durant la semaine précédente, j'avais fait la remarque à ma douce. Pas à propos des moustaches à proprement parler mais plutôt sur le fait que le look, euhmmm, disons "communautaire", de certaines candidates faisait pas très "winner". Bon, je sais, c'est cheap mais c'est la réalité.

C'est malheureux car je suis persuadé qu'il y a quantité de personnes de grandes valeurs parmi les candidats de tous les partis en présence. Seulement voilà, l'apparence des gens exerce une influence majeure sur le premier jugement que l'on se fait d'eux, qu'on veuille l'admettre ou non. C'est particulièrement vrai pour des gens dont le travail les place sous l'oeil scrutateur du grand public. C'est ingrat mais c'est comme ça.

Il est vrai également que les tierces partis ne disposent pas des budgets de fonctionnement des grands partis traditionnels. Et malgré toute la bonne volonté au monde, leurs affiches de campagne peuvent difficilement rivaliser avec celles des grands partis en terme d'impact visuel (sauf pour les moustaches, qui ont certainement un fort impact!). Tout de même, je leur souhaite sincèrement du succès lors du vote. Ce serait un pas très positif pour notre démocratie si les grands partis se faisaient botter le derrière dans quelques comtés.

Quant à Gérard D., longue vie à son émission. L'équipe de Chapleau est en feu à l'approche des élections et j'adore les voir tirer à boulets rouges sur tout ce qui bouge.

2007-03-16

Entendu à la radio

Lors d'un sondage dans la rue, une dame donne son opinion sur l'éventuel pont de l'autoroute 25, qui doit enjamber la Rivière-des-Prairies.

- J'trouve ça bien, ça va décongexionner!

2007-03-15

L'éditorial d'en haut d'une branche

Le singe qui écrit ce blogue n'a pas la prétention d'être un observateur émérite de la scène politique. Rien qu'un simple électeur qui se fait un devoir de se tenir à jour et de faire entendre sa voix au moment opportun, par le biais d'un petit bout de papier coché d'un grand X. J'ai quand même eu envie d'y aller de ce court commentaire. Alors donc...

On entend beaucoup parler de l'approche populiste de Mario Dumont et de l'ADQ. C'est effectivement plus qu'une simple impression. Le type a vite compris (et sans rien enlever à son intellect et à son flair politique, pas besoin d'être un génie pour ça) qu'il touchait une corde sensible chez les citoyens avec les histoires d'accommodements raisonnables qui dérapent. À un certain moment lors du débat de mardi soir, il a dénoncé ce qui, selon lui, était un manque flagrant de leadership des deux autres partis sur la question. En fait, il m'a même paru un peu ridicule lorsqu'il a déclaré le tout en balaçant la tête de gauche à droite de façon bêtement théatrale. On aurait dit un comédien qui arrive à la réplique la plus importante et qui rate complètement son punch à trop vouloir l'appuyer.

Dans le quotidien La Presse de ce matin, Pierre Foglia a très bien résumé la situation quand il dit, et je cite, que Dumont "est le petit-fils des Le Pen et autres Berlusconi, moins sulfureux que le premier sans doute, mais comme ces grandes figures populistes, il incarne d'abord et avant tout l'antipolitique". Il joue la carte des grandes insécurités des gens, des valeurs traditionnelles, du gros bon sens. "Lui, y dit les vraies affaires!", dirait le quidam de la rue.

À une échelle plus réduite, on voit ici le même phénomène de retour à un certain conservatisme qu'on a pu constater aux États-Unis depuis plusieurs années. On l'a constaté au niveau de la scène politique fédérale, avec l'élection de Stephen Harper.

Le danger avec cette dérive populiste, c'est la démagogie qu'elle engendre. On nous présente des solutions basées sur des analyses alarmistes et pas toujours fondées. Que ce soit au niveau de la sécurité publique, des accommodements raisonnables, des problèmes en éducation et en santé, on serait tenté de croire que l'apocalypse est à nos portes. Il n'en est rien. Je ne dis pas que tout va bien dans le meilleur des mondes et que rien n'est à changer. Je dis plutôt qu'il est hasardeux d'entreprendre des actions basées sur des perceptions grossies à la loupe et de tout balancer par-dessus bord. Notamment, nous sommes martelés d'information à répétition et ça fausse éventuellement notre perception de la réalité. Le fait de revoir la même catastrophe ad nauseum aux bulletins des chaînes en continu n'augmente pas le nombre de victimes.

En cautionnant ceux qui crient au loup, nous risquons d'abandonner des acquis précieux en termes de progrès et d'aménagements sociaux. Est-ce que des entités comme Québec Solidaire représentent LA solution alors? Pas forcément. Elles représentent tout de même un contre-poids souhaitable, voire nécessaire. Un porte-voix pour ceux qui ne se reconnaissent plus dans les partis politiques traditionnels. Tout comme l'ADQ l'est devenu pour les gens à droite sur le spectre politique, je me dois d'admettre.

Pourquoi cette désaffectation pour la question politique et ce morcellement de l'électorat vers des tierces partis? J'aurais tendance à rejoindre Dumont quand il parle de manque de leadership. Trop longtemps nos leaders ont joué les autruches et nous ont balancé des discours creux et rassurants. Non, l'apocalypse n'est pas à nos portes. Mais des signes avant-coureurs de problèmes étaient perceptibles et nos élites ont choisi de ne pas s'en occuper. Avec notre assentiment? Sans doute. J'espère seulement que les gens ne vont pas céder à la panique et se tourner vers des marchands d'élixir et de remèdes miraculeux.

Ok, on retourne à nos bananes.

2007-03-09

Auto-promotion

Le primate dans la foule est maintenant inscrit dans le répertoire YulBlog. Ce site maintient une liste de blogues montréalais et il est à l'origine de rencontres périodiques, organisées afin de permettre aux blogueurs de se rencontrer hors du virtuel, dans le monde du tangible. Je n'ai jamais assisté à l'une de ces rencontres mais elles semblent assez courues. On peut, semble-t-il, y rencontrer plusieurs stars de la blogosphère montréalaise. Ça me rappelle la préhistoire du net, alors que les "chats" (pas les félins, les forums de discussion, prononcé tchatte) avaient la cote et que les gens s'organisaient parfois des rencontres en chair et en os (c'est peut-être encore le cas mais je ne suis pas très familier avec l'univers des chats).

Hey, ça va sûrement amener de nouveaux visiteurs sur mon blogue. Et moi qui n'a pas fait le ménage depuis des lunes! J'espère qu'ils apprécieront ma plume malgré tout. En fait, ça tombe plutôt mal, côté timing, j'ai peu de trucs vraiments intelligents à écrire ces jours-ci ("ces jours-ci?", ajoutèrent les mauvaise langue, maniant l'ironie facile de manière douteuse). Le travail m'a accaparé dernièrement, pas tellement en terme de temps, plutôt au niveau mental. J'avais plus beaucoup la tête à autre chose que les %\*@ de problèmes avec les applications des clients. Panne d'inspiration totale! Parler de ma vie sexuelle? Commenter la campagne électorale? Come on!

Je n'espère pas augmenter mon lectorat simplement en clamant que le blogue est déjà fréquenté par des milliards, que dis-je, des centaines de milliards de visiteurs. C'est vrai mais c'est pas suffisant. Ça va prendre du contenu! De l'esprit! De savantes tournures de phrases! (Merde, quoi écrire pour être intéressant? Quoi, quoi, quoi, quoi, quoi?)

Non, sérieusement, je m'adresse ici à ceux et celles (québécoises zé québécois, remarquez le style discours de politiciens en campagne, visiteuzes zé visiteurs de toutes les galaxies) qui visitent ce site pour la première fois. Salut! Tirez-vous une bûche. Promenez-vous (quoi là, on s'assoit ou on se promène, qu'y demandent?). Lisez mes vieilles patentes. Laissez vos commentaires, ça fait toujours grand plaisir de les lire. Vous allez voir, je suis un gars pas mal "blood" à lire quand je m'y mets (hé, qu'yé fou!).