2007-05-30

Des plis chauds et humides

Pour les bricoleurs blasés parmi vous, je propose un nouveau hobby. L'origami érotique.

Voyez comment on peut arriver à fabriquer un magnifique vagin de papier en quelques étapes de pliage. C'est-y beau ou c'est-y pas beau, ça? Attention aux coupures avec le papier!

Tant de pages, si peu de temps...

J'ai écrit vite fait la liste des auteurs et des penseurs dont je n'ai encore rien lu. Il y en a des tonnes, assurément, alors la liste n'est que partielle. J'ai noté les noms les plus connus, les classiques en quelque sorte.

Ces dernières années, je me suis un peu désinteressé du roman comme genre littéraire et j'ai donc surtout lu des livres documentaires, essais, autobiographies, etc.

J'ai du rattrapage à faire, si on peut dire. Cette liste est constituée d'incontournables, c'en est presque gênant. Alors voici, dans le désordre.

Alexandre Dumas, Victor Hugo, William Shakespeare, Karl Marx, Gabriel Garcia Marques, Michel Houellebecq, Eric Emmanuel-Schmitt, Honoré de Balzac, Céline (pas celle-là, l'autre), Gustave Flaubert, André Malraux, Émile Zola, Jean-Jacques Rousseau, George Sand, Stendhal, Isaac Bashevis Singer, Arthur Conan Doyle, Mordecai Richler, Mark Twain, F. Scott Fitzgerald, Ernest Hemmingway, John Steinbeck, William Faulkner, Jack Kerouac, Herman Melville, Charles Dickens, Graham Greene, Mario Puzo, Mary Shelley, Bram Stoke, Emily Bronte (et ses soeurs), Chuck Palahniuk, Aldous Huxley, Thomas Hardy, Aristote, Sigmund Freud, Francis Bacon, Agatha Christie, Charles Darwin, Vladimir Nabokov, Winston Churchill, Marcel Proust, Daniel Defoe, Rudyard Kipling, D.H. Lawrence, Evelyn Waugh, H.G. Wells, Christian Mistral, Victor Lévy Beaulieu, Robert Heinlein, Yves Beauchemin, Adam Smith, Eugene O'Neill, T.S. Eliot, Bertrand Russell, Pablo Neruda, Gunter Grass, Marshall McLuhan, Tennesse Williams, Louis Aragon, Jorge Luis Borges, George Eliot, Albert Camus, Lewis Carroll, Miguel de Cervantes, Joseph Conrad, Marguerite Duras, William Faulkner, James Joyce, Norman Mailer, Arthur Miller, Salman Rushdie, Antoine de Saint-Exupéry, Leo Tolstoï, Oscar Wilde...

Juste ça. Pour commencer. Rattrapage, je vous disais.

Pour commencer, justement, j'ai trouvé une liste sur le web. Ce sont les 10 plus grandes oeuvres littéraires de tous les temps, compilés d'après les sélections de 125 auteurs de renom.

Anna Karenina - Leo Tolstoï
Madame Bovary - Gustave Flaubert
War and Peace (Guerre et paix) - Leo Tolstoï
Lolita - Vladimir Nabokov
The Adventures of Huckleberry Finn - Mark Twain
Hamlet - William Shakespeare
The Great Gatsby (Gatsby le magnifique) - F. Scott Fitzgerald
In Search of Lost Time (À la recherche du temps perdu) - Marcel Proust
The Stories of Anton Chekhov - Anton Tchekov
Middlemarch - George Eliot

2007-05-28

Entendu au bureau

- On est arrivés à 1h30 du matin pis on est allés direct au casino. On n'est pas allé voir le Grand Canyon mais on l'a vu de notre avion. Pis on a aussi vu le Hoover Dam d'en haut.

Je n'ai jamais mis les pieds à Las Vegas ou ses environs, et je suis persuadé que le strip, les casinos et les spectacles, c'est très spectaculaire. Mais j'hallucine à chaque fois que j'entends (et c'est assez fréquent) des gens parler de leurs voyages à Vegas, pendant lesquels ils "auraient pu aller voir le Grand Canyon mais finalement [ils n'y sont] pas allés."

Eh ben!

Ces gens là ont l'opportunité d'aller admirer de près l'une des plus grandes merveilles géologiques de la planète, formée sur 6 millions d'années, longue de presque 500 km et large par endroits de 24 km sur plus de 1.5 km de profondeur en plein coeur d'un désert et ils font quoi? Ils s'enferment à Vegas devant des hosties de slot machines, vont voir un spectacle de Céline Dion et bandent devant une réplique de la tour Eiffel à demi plus petite que l'originale.

Faut être câlissement blasé pour pas manifester plus d'intérêt que ça pour le Grand Canyon. LE Grand Canyon, calvaire! FUUUUUUUUCK!!!

Des fois c'est capotant d'entendre les récits de voyages des gens.

She's got legs!

Avec l'arrivée du beau temps et de la chaleur, nous entrons maintenant dans la saison des jambes au centre-ville, au grand bonheur de tous ces primates mâles qui ne savent plus où donner de la tête. C'est d'ailleurs ce qu'on voit le plus après des jambes, des messieurs qui vont finir par se donner des torticolis.

Vive l'été!

Goo goo, gaga, vroum vroum

"Félicitations!", me lance le vendeur enthousiaste en me tendant les clés de notre nouvelle Mazda 5 gris galaxie mica.

Jeudi soir, nous sommes chez le concessionnaire pour prendre possession de la voiture pour une location d'une durée de 48 mois.

Sincèrement, magasiner pour une voiture, sur ma liste des choses les plus pénibles de la vie, c'est quelque part entre se faire arracher une dent et payer des impôts. Et encore, la médecine dentaire ayant fait des pas de géants depuis mes premières visites, la nécessité de se faire enlever des dents est de plus en plus rare et c'est beaucoup moins douleureux de toute façon.

Non pas que le vendeur ne soit pas sympathique ou qu'il ne soit pas au devant de nos besoins (trop, en fait) mais Dieu que c'est pénible d'avoir à négocier avec ces types. Ce qui me tue, c'est lorsqu'ils prennent cet air désespéré au plus fort des négociations, question de bien nous montrer que la mensualité que nous déclarons être prêts à assumer provoquera la faillite du constructeur auto et jettera les concessionnaires à la rue en faisant d'eux des loqueteux et des miséreux forcés de vendre leurs enfants pour survivre. Oh, Seigneur, c'est beaucoup trop bas, jamais mon directeur commercial n'acceptera, je peux pas m'imaginer allez le voir avec cette offre, pitié! C'est à peu près l'essence de ce qu'on se fait répondre après avoir mentionné le prix que nous souhaitions payer. Que diriez-vous de xxx dollars par mois? La contre-offre vient rapidement, environ une dizaine de dollars de plus que ce que nous venions d'offrir. Seriez-vous confortable à ce prix là? nous demande l'animal. Seriez-vous prêts à signer? Je suis convaincu que mon directeur commercial l'acceptera.

On se regarde, ma douce et moi. Qu'est-ce t'en penses? Ok, nous lui disons, allons-y pour xxx par mois.

Après quelques minutes dans le bureau de l'arnaqueur en chef, le vendeur revient avec de bonnes nouvelles. Le directeur accepte de nous la faire pour xxx + 10 dollars par mois. Quoi, qu'est-il arrivé à xxx dollars par mois, qu'est-il arrivé au prix c'est-dans-la-poche-si-vous-acceptez-de-signer? C'est trop bas, il ne peut pas l'autoriser. Aaaaaargh!!!

Finalement, on s'en tire avec xxx + quelques dollars de plus par mois, après une ultime tentative pour sortir de là la tête haute. Nous sommes pourris pour négocier mais nous avons tout de même notre fierté.

Quand même, j'apprécierais beaucoup que ces charognards conserve une attitude plus sobre après conclusion de l'entente, question de me faire croire qu'ils sont effectivement frustrés du prix que j'ai réussi à leur faire gober. Juste pour me faire croire que je suis réellement un top négociateur, un requin qui va vraiment les mettre dans la rue. Juste un peu. Juste pour que j'ai pas l'impression de me faire enculer avec les extras et les garanties prolongées à la con.

Et puis, des félicitations, c'est quoi c't'affaire? C'est pas un accomplissement d'acheter ou de louer un véhicule automobile. C'est pas le fruit d'un effort soutenu. Enfin, si, un peu. Mais comprenez, c'est pas comme avoir un enfant. Alors là, c'est vraiment quelque chose qui mérite des félicitations. Pas une voiture. C'est qu'une boîte de métal montée sur quatre roues qui va me transporter du point A au point B.

"Féclicitations, c'est une 4 portes et elle pèse 1500 kilos! Elle a les phares de l'ancien modèle."

Fameux.

La bonne nouvelle, c'est qu'après quelques jours seulement, la voiture fait déjà ses nuits.

2007-05-24

Plus fort!

Génial. Déroutant. Débile. Étrange. Iconoclaste. Inspiré. Rebutant.

Choisissez votre qualificatif. La musique contemporaine n'est pas facile à assimiler. Certains diront que c'est hermétique. D'autres diront que c'est carrément de la fumisterie.

Rares sont ceux qui prennent le temps de vraiment s'intéresser aux grandes oeuvres de la musique classique. Ça demande un effort et un état d'esprit qui sont difficiles à atteindre dans nos sociétés déjà très préoccupées par le temps. Malgré cela, la plupart des gens s'entendent pour dire que les Bach, Mozart, Handel et autres ont créé des oeuvres grandioses.

Pour ce qui est de la musique contemporaine, bien, je doute qu'on retrouve une aussi belle unanimité. D'abord, les artistes et leurs oeuvres sont moins bien connus du grand public. Ce n'est pas tout à fait le genre de trucs qu'on va diffuser à la radio, même sur les quelques rares stations qui diffusent de la musique dite classique. Philip Glass, Arvö Part, Steve Reich, John Cage ne sont pas non plus des noms que monsieur et madame tout-le-monde entendent très souvent.

Il est facile de rejeter un courant artistique qui n'a pas passé avec succès l'épreuve du temps. Facile d'être fermé à une démarche qui, conformément à l'une des nombreuses définitions de l'art, dérange, provoque et pousse le spectateur hors de sa zone de confort.

Je suis tombé sur ce clip d'un concert dédié au compositeur américain John Cage. On y présente l'une de ses oeuvres les plus connues (enfin, pour ceux qui connaissent ses oeuvres), la pièce en trois mouvements 4'33". Oui, on parle bien de 4 minutes et 33 secondes, ce qui représente en fait la durée de la pièce.

Original, direz-vous, de donner un titre pareil à une pièce musicale, mais so what?

Il n'y a pas que ça. Pas une seule note n'est jouée pendant la pièce. Ce que Cage a "composé", c'est ce qu'il définissait comme l'impossibilité du silence dans le monde qui nous entoure. La présence immuable des sons ambients, dans une salle de concert par exemple.

J'avoue que cet audace, cette façon perverse d'interpréter musicalement la réalité me fascine. Je pense que le génie de sa démarche va bien au-delà d'une pièce de 4 minutes et 33 secondes pendant lesquelles aucune note n'est jouée. Ça va jusque dans la performance elle-même.

Dans la participation du public, qui a payé pour écouter une pièce musicale sans notes.

Dans la participation d'un orchestre symphonique, dont les musiciens s'exécutent sans utiliser leurs instruments, tout en tournant les pages de leurs feuillets au gré des mesures.

Dans la présence du chef d'orchestre, qui domine magistralement sa formation, la baguette immobile, tout en suivant le déroulement sur un réveil.

Dans le fait que les spectateurs se retiennent de tousser jusqu'aux pauses entre les 3 mouvements.

Dans l'ovation enthousiaste accordée au chef et à ses musiciens à la toute fin de la pièce.

Je vous encourage à regarder le clip au complet. Moi-même, après avoir visionné le tout, j'ai eu une folle envie de préparer ma propre interprétation de 4'33" dans mon salon mais j'ai bien peur qu'il me serait impossible d'arriver à reproduire des conditions d'acoustique aussi extraordinaires.

2007-05-18

Rencontre au centre-ville

Il y a dans les environs du magasin La Baie du centre-ville un itinérant anglophone d'une cinquantaine d'années qui passe ses grandes journées à discourir tout seul. Probablement schizophrénique comme plusieurs de ces pauvres bougres le sont.

Celui-ci fait partie de ceux qui semblent un tantinet agressif. Je dis "semblent" parce qu'en autant que je sache, il n'a jamais embêté qui que ce soit. Il se contente de se promener en proférant une litanie interminable d'injures et d'obscénités de sa grosse voix. Ça ressemble à un croisement entre Popeye et le capitaine Haddock (tiens, deux marins célèbres!).

Ce matin, alors que je traversais le Square Philips, j'ai passé tout près de lui. C'est à ce moment qu'il s'est mis à me suivre du regard et à vociférer en utilisant le qualificatif "bald-headed fag". Ouais. Bon matin à vous aussi.

J'avoue que ç'aurait pu être pire. Il aurait pu me traiter de "fat bald-headed fag".

Alors là, il m'aurait vraiment offusqué.

2007-05-10

Gym cérébral

Ouais, mine de rien, ceci est mon 100ème message sur le blogue. Ta-da!!! [Explosion de confettis]

Sauf que ces jours-ci, je ne suis pas un très bon blogueur. À un message tous les huit jours, les fidèles lecteurs doivent se sentir délaissés. Mea culpa... Je vais essayer d'être plus régulier.

Aujourd'hui, j'ai deux sujets touchant des curiosités mathématiques et des jeux de l'esprit.

Tout d'abord, à la demande de mon ami François, un autre extrait du bouquin Coincidences, Chaos, and All That Math Jazz, dont j'ai parlé dernièrement. L'exemple choisi fait référence à la notion d'infini et démontre comment on peut s'amuser à en faire ressortir le caractère paradoxal.

Prenons un hôtel fictif, l'Hôtel Infinité, qui contient une infinité de chambres. Prenons maintenant une équipe sportive professionnelle, de passage dans la ville où est situé l'hôtel, pour disputer un match contre l'équipe locale. Cette équipe a la particularité de compter une infinité de joueurs. Ces joueurs portent des numéros servant à les identifier lors des matchs, de 1 à l'infini. On peut se douter qu'il est extrêmement difficile de trouver un endroit pour loger cette joyeuse bande vu leur nombre. Heureusement, il y a l'Hôtel Infinité!

Dans un premier temps, le commis à la réception, soucieux de servir les clients de l'hôtel avec efficacité, indique aux joueurs de prendre les chambres dont les numéros correspondent aux numéros qui leur sont attribués. Donc, le joueur au dossard numéro 1 prendra la chambre numéro 1, celui ayant le dossard numéro 2 prendra la chambre numéro 2, et ainsi de suite jusqu'à l'infini. Tout ce beau monde aura une chambre. Seulement voilà, le commis avait oublié quelqu'un: l'entraîneur de l'équipe. Pas de problème, il téléphone à chaque chambre (ouf, méchant quart de travail!) pour demander à tous les joueurs de se déplacer d'une chambre. Ainsi, le joueur numéro 1 se déplace dans la chambre 2, le joueur 2 se déplace dans la chambre 3, et ainsi jusqu'à l'infini. À la fin, l'entraîneur peut emmenager dans la chambre 1, laissée vacante par tous ces déplacements. Donc, même dans un hôtel dont l'infinité de chambres est occupée, il y a toujours moyen de libérer une chambre pour accomoder un visiteur de plus. Autrement dit, il y a aura toujours de la place dans l'infini pour l'infini plus 1!

Autre situation paradoxale, cette fois lors du deuxième séjour de l'équipe dans l'Hôtel Infinité. Pour ne pas avoir à faire déplacer tous ses joueurs comme la dernière fois, l'entraîneur décide cette fois-ci de loger dans un hôtel différent. Mais comble de malheur, une autre équipe ayant une infinité de joueurs se présente à l'hôtel. Le commis, pour régler le problème, propose aux joueurs de la première équipe de se déplacer dans les chambres portant les numéros correspondant aux doubles de ceux indiqués sur leurs dossards. Ainsi, le jouer numéro 1 se déplace dans la chambre numéro 2, le joueur numéro 2 dans la chambre numéro 4, le joueur numéro 3 dans la chambre numéro 6, etc. Les chambres libérées, portant les numéros impairs, peuvent maintenant accueillir les joueurs de la deuxième équipe. Fait surprenant, malgré que l'hôtel ayant une infinité de chambres soit occupé par une infinité de visiteurs, il semble possible d'accueillir une infinité de visiteurs additionnels. L'infini peut donc contenir l'infini plus... l'infini! Avouez que c'est pratique et amusant. Sauf pour l'entraîneur de la première équipe, qui ne voit pas les choses de cette façon. Mécontent de voir ses joueurs dérangés à chaque fois qu'ils séjournent dans cet hôtel, il leur demande de quitter en guise de protestation. Ce faisant, toutes les chambres portant les numéros pairs se libèrent. On se retrouve donc avec un hôtel ayant une infinité de chambres, occupées par une infinité de visiteurs (les joueurs de la deuxième équipe) qui est pourtant à moitié vide! Mince, c'est fou comme c'est flexible ce truc d'infini!

Passons maintenant aux jeux de l'esprit. Je vous propose quelques vidéos dans lesquels on manipule la perception du spectateur (vous). Amusez-vous bien!





2007-05-02

En route!

Bon, y'a des journées comme ça.

Rien à faire au bureau. En attente de réponse d'un client pour continuer le développement d'un machin bout de code pour une application conçue par une autre firme et qui est mal foutue et pas documentée. En attente de réponse d'un autre client chez qui je suis censé être capable de me connecter à distance pour faire des tests (ça fait presque 3 mois qu'on essaie de faire fonctionner cette cochonnerie).

Bienvenue dans le merveilleux monde de l'informatique.

Je suis au beau milieu d'un bouquin intitulé A Walk in the Woods, écrit par Bill Bryson, un auteur américain. En fait, je ne suis pas présentement en pleine lecture. J'ai beau n'avoir rien à faire au bureau, je ne suis pas assez côlon pour m'asseoir à mon bureau, livre à la main, bien en vue de mes collègues. Non, il y a quand même des petites choses à faire, du ménage et d'autres patentes, pour faire semblant d'avoir l'air occupé.

Mais revenons au livre, si vous le voulez bien. Ça raconte le périple de l'auteur à travers le sentier des Appalaches, une randonnée de quelques 3500 kms traversant 13 états américains, de la Georgie au Maine. Bryson, qui a entrepris cette "balade" au milieu des années 90, a pondu un récit à la fois drôle et informatif. Le genre de truc qui donne envie de remplir son sac à dos et de partir. Surtout quand t'es sur le neutre, à la job. Je me verrais bien partir quelques mois à l'aventure, dans les Appalaches ou sur le sentier transcanadien, coucher à la belle étoile, arriver nez à nez avec un ours noir et hurler mentalement "TAB*@&%#, KOSSÉ QUE J'FAIS ICITTE? DIRE QUE J'AURAIS PU ÊTRE AU BUREAU, À ATTENDRE TRANQUILLEMENT QUE LES CLIENTS ME RAPPELLENT POUR ME DONNER LES RÉPONSES QUE J'AI BESOIN POUR CONTINUER LE DÉVELOPPEMENT DE LEUR APPLICATION!"

Mais non, blague à part, ça me plairait de jouer au coureur des bois. Je pourrais même écrire un livre sur mon épopée et inspirer à mon tour des légions de jeunes gens à partir à la découverte de leur vrai moi dans les forêts laurentiennes.

Je vais me réserver cela pour plus tard, quand je traverserai la crise de la quarantaine. Ça ne devrait pas tarder, l'âge moyen pour la subir est 46 ans et chez les hommes, semble-t-il qu'elle dure entre 3 et 10 ans, ce qui devrait me laisser amplement de temps pour traverser l'Amérique de bout en bout.

2007-05-01

Il fait beau dans le métro

Le métro de Montréal. Y'a toujours quelque chose à dire du métro de Montréal.

Hier matin, grande journée, ouverture officielle des nouvelles stations de métro de Laval. Nos voisins du nord enfin reliés au réseau de métro de la grande ville. C'est bien. Le "baptême de feu" de ces nouvelles stations fut toutefois assombri par une interruption de service sur la ligne verte, couvrant l'île d'est en ouest, entre les stations Honoré-Beaugrand et Pie-IX. À l'heure de pointe. Pendant 90 minutes.

Ouch! Le "timing" était pas génial. Pas un problème technique dans ce cas-ci mais une tentative de suicide quelque part dans l'une des stations impactées. On s'est alors tournés vers des bus navettes qui nous amenaient directement à la station Pie-IX, d'où nous pouvions continuer jusqu'au centre-ville.

Les gens ont subit le contretemps sans maugréer, amusés surtout que cela se produise au moment où la Société de Transport de Montréal célébrait en grande pompe l'ouverture des stations de Laval avec la complicité des médias montréalais. Faut dire qu'une tentative de suicide, réussie ou non, commande un minimum de sobriété et de compassion. Sauf de la part du répartiteur (ou chef de station, que sais-je) de la station Honoré-Beaugrand, qui, pour égayer l'atmosphère sans doute, répondait d'un ton facétieux, à qui lui demandait combien de temps ça prendrait avant la reprise du service, que ça dépendait s'il y avait un seul ou plusieurs morceaux à ramasser. (Yeoww, malaise...) J'ai mis cela sur le compte du stress, les employés de la STM sont parfois pris à partie pour les problèmes de service dont ils ne sont évidemment nullement responsables.

(Une paranthèse ici. J'ai l'air de bitcher mais j'aime beaucoup le métro. C'est rapide, sécuritaire et propre. Enfin, relativement, malgré qu'il y ait toujours place à de l'amélioration. Enfin, c'est mon endroit de prédilection pour lire. Fin de la parenthèse.)

Finalement, une fois assis dans le métro, à la station Pie-IX, la situation s'annonçait bonne. Jusqu'à ce que la rame s'immobilise à la station Joliette (ou Préfontaine), que les lumières des wagons s'éteignent et que la ventilation s'arrête. C'est à ce moment que la voix du maire Tremblay s'est fait entendre. Non, pas pour nous divertir pendant cet arrêt momentané, mais pour vanter le métro de Montréal par le biais d'un message enregistré pour l'occasion, eh oui, de l'ouverture des stations de métro de Laval! Son message fut aussitôt suivi par celui du directeur de l'Agence Métropolitaine de Transport, de la fondatrice de l'organisme Équiterre et du porte-parole de je ne me souviens plus quel machin. Leurs messages au peuple étaient unanimes et dithyrambiques, bordel que c'est génial le transport en commun!

J'ai vu plusieurs yeux rouler vers le ciel. Et j'ai entendu quelques rires cyniques.

Lorsque j'ai finalement atteint ma destination, la station McGill, j'ai pu entendre un autre message enregistré. "Attention, attention! Le service est maintenant rétabli, entre les stations Pie-IX et Honoré-Beaugrand. La STM vous remercie de votre compréhension."