2006-06-30

Tranche de vie

Ouais, bon, journée ordinaire. Tout avait pourtant bien commencé.

Ce matin, j'ai eu droit à un spectacle magnifique de Mère Nature, qui nous a montré avec quel aplomb elle pouvait se manifester. Je venais d'arriver à mon bureau (enfin, chez le client) quand le ciel s'est couvert à l'horizon, de l'ouest au nord. On est au 10ème étage d'un édifice situé dans la partie est de l'île de Montréal, avec vue vers le centre-ville et le Mont-Royal. Et c'est là qu'on voyait cette mince bande de nuages noirs avançant lentement dans notre direction, telle une vague de suie roulant et englobant tout devant elle.

Progressivement, c'est le centre-ville qui perdait de sa netteté et de sa luminosité. Ensuite le Mont-Royal. Leurs formes de moins en moins précises, comme dans une photo sous-exposée et sans contraste. Comme englouties dans cette suie étouffante. Partout des éclairs qui lézardaient la noirceur. Suivis de peu par des coups de tonnerre. Sourds et graves. Pas comme dans les films. Jamais comme dans les films, qui ne les rendent pas adéquatement. La lumière ambiante reculait et bien qu'il était tôt le matin, on avait l'impression d'assister à la tombée du jour en accéléré, un soir d'automne pluvieux. Et puis la noirceur nous a atteint et nous a englobés. La pluie tombait déjà doucement depuis quelques minutes mais là, les traits formés par les gouttes tombant en biais sur les vitres se sont étirés. L'intensité avec laquelle la pluie frappait le verre avait capté l'attention des rares employés qui étaient déjà dans leurs cubicules et on a aussitôt vu des têtes se lever une après l'autre au-dessus des panneaux insonorisants.

Après quelques minutes de pluie intense, un filet de lumière bleue-blanche s'est formé à l'horizon, à l'endroit même où la noirceur était venue. Petit à petit, les silhouettes des tours à bureaux du centre-ville sont réapparues. Puis les toits plats des maisons et des commerces des environs se sont mis à réfléchir le ciel dans leurs flaques d'eau.

On pouvait entendre les mêmes expressions de la bouche des nouveaux arrivants, qui avaient été coincés par la pluie dans leurs voitures. "Impressionnant", "un déluge", "l'enfer". De haut de mon 10ème étage, je n'avais pas vécu l'orage comme un spectacle dantesque. Simplement comme un rappel contenu de la puissance des éléments. Nous sommes là, assoupis, nous nous réveillons et nous tempêtons, et nous nous calmons. Jusqu'à la prochaine fois. Rien à voir avec les catastrophes vécus sous d'autres latitudes. Seulement une démonstration efficace. Inéluctable et nécessaire.

Une autre journée où on n'aura pas à arroser le jardin me suis-je dit.

.....

Et puis la journée de travail s'est terminée de façon un peu moche. D'abord, c'était la dernière journée d'un mandat qui s'est terminé prématurément pour cause de restrictions budgétaires. À ma sortie, j'attendais l'autobus qui me ramènerait chez moi. La journée étant un jour de congé pour bien des gens, je suppose qu'un service réduit pouvait expliquer l'attente un peu longue. L'autobus s'est finalement pointé, venant de l'ouest. Suivi immédiatement d'un autre autobus, comme c'est souvent le cas sur cette ligne, même lors du service régulier. Ça m'embêtait de quitter ce client. L'endroit était agréable et près de chez moi. J'avais déjà la déprime quand j'ai embarqué dans le véhicule. Je pensais au prochain client, un mandat que je préfèrerais ne pas faire.

En présentant ma carte de transport au chauffeur, j'aperçois sur le tableau de bord un autocollant jaune vif sur lequel on peut lire "Ce véhicule est muni d'un système de freinage". Chouette, j'ai pensé, les ingénieurs ont fait du bon boulot, ils ont vraiment pensé à tout!

Deux arrêts plus loin, au centre commercial, on nous fait tous descendre en nous demandant de prendre un autobus qui était déjà là et qui attendait. Même routine pour l'autre autobus, celui qui suivait le mien. On se retrouve dans un bus bondé, sans vraiment connaître la raison de ces transferts.

Avant de démarrer, notre chauffeur s'applique à expliquer à une jeune fille que la boîte de paiement nouvellement installée sera elle-même éventuellement remplacée par un lecteur de cartes à puce qui détectera automatiquement les cartes des voyageurs. Même à travers les sacs à main! "Ah, ouein?" de s'enquérir la jeune fille, impressionnée comme c'est pas permis. Hochement affirmatif du chauffeur. La jeune fille glousse à nouveau, avec un enthousiasme hors du commun. "J'ai hâte, j'ai vraiment hâte!" s'empresse-t-elle de dire. Le jeune homme qui est assis face à elle ajoute "Je pense que ça va être fabriqué par la compagnie AGS". Whatever.

J'essaie de lire mon livre mais il y a peu de place, tout ce beau monde est bien serré. Je prête une oreille attentive aux conversations. Tout ce que j'arrive à entendre, c'est une fille qui parle du passage d'une personnalité de la scène artistique locale (que je n'arrive pas à identifier) à une émission de télé. "C't'un hostie d'cave, un vrai hostie d'cave j'te dis!" qu'elle répète trois fois. "Y'avais fuck all à dire, un crisse de cave. Y'aurait été aussi ben de pas aller là."

Je constate que l'arrêt suivant est le mien. Pas fâché d'être arrivé.

Libellés :

La misère des riches

Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'on ne se fait pas chier dans l'univers des Fortune 500.

L'inflation est aussi une réalité pour les dirigeants des grandes entreprises. Pas celle du coût de la vie, par contre. Plutôt l'inflation de leurs salaires. Et quelle inflation! En 2005, par exemple, le PDG américain moyen gagnait 821 fois plus qu'un employé payé au salaire minimum. Concrètement, cela veut dire qu'à sa toute première journée de travail de l'année, le PDG avait déjà empoché plus d'argent avant d'aller luncher que le quidam qui bosse toute une année au salaire minimum. Pas trop mal. Surtout si on compare à 1965, année pendant laquelle un PDG n'aura gagné que 51 fois le salaire des gens de la plèbe.

Ces chiffres ont été publiés par l'Economic Policy Institute, un think thank américain qui, je cite, cherche à élargir le débat public à propos des stratégies pour arriver à une économie propère et équitable. On est pas trop mal partis, je dirais. À tout le moins en ce qui a trait à la prospérité...

Je vous entends d'ici déverser votre fiel contre ces braves capitaines d'industries. Quoi, vous pensez que leur traitement n'est pas pleinement mérité? Sachez que tout n'est pas rose pour les riches et qu'après avoir atteint un premier sommet en 2000 (815 fois le salaire minimum), le salaire des PDG a fondu comme neige au soleil jusqu'en 2002 (416 fois le salaire minimum). Heureusement, les années de vaches maigres sont derrière eux.

Ça me fait chaud au coeur de voir qu'ils s'en sortent si bien.

2006-06-26

Blogs et félins

Ça ne s'invente pas ces choses là.

Quand je disais que l'univers des blogs était rempli de sujets farfelus et de trouvailles potentielles (bon, je l'ai pas écrit comme ça, textuellement, mais faut savoir lire entre les lignes, t'sé veux dire!), je n'exagérais pas. À preuve, ce blog consacré aux chats qui ressemblent à Hitler.

J'avoue qu'il n'y a pas de fierté à déconner avec un personnage aussi sinistre que Hitler mais il y a des chats là-dessus qui sont à hurler de rire.

Pôvres rôminets!

J'ai trouvé un lien vers ce site à partir du blog de Steve Proulx, du journal Voir. Il y a en fait plusieurs bons blogs écrits par des journalistes et des chroniqueurs québécois. Voici une liste non exhaustive, pour ceux que ça intéresse:

Sur le site du journal Voir,
Richard Martineau
Nicolas Dickner
François Parenteau

Sur le portail Canoë,
Dominic Arpin
Patrick Lagacé

Sur le site Cyberpresse,
Michel C. Auger
Stéphane Laporte

Sur le site de Châtelaine,
Lise Ravary
Sophie Durocher
Josée Blanchette

Bonne lecture, les rôminets.

2006-06-22

De tout et de rien

Ça fait une semaine que je n'ai pas écrit sur le blog. Ma routine a été un peu chambardée par le décès de mon père samedi dernier. On a donc été un peu pris avec tous les préparatifs, la paperasse et les coups de téléphone aux parents et amis. C'est à partir de ce soir que nous serons au salon funéraire pour recevoir les gens. Ma soeurette et mon beau-frère arrivent de Suisse cet après-midi. Ils ne pouvaient pas se joindre à nous avant aujourd'hui et c'est la raison pour laquelle il ne se passait rien avant ce soir.

Ce matin, j'avais du temps libre alors j'ai décidé de venir écrire un peu.

.....

Il semble que je ne sois pas le seul à apprécier les bribes de conversations dans les endroits publics. Il existe un certain nombre de sites sur lesquels on peut lire des extraits du genre. On peut facilement les trouver par une recherche Google sur l'expression "overheard in". En anglais, bien entendu.

En voici quelques-uns :

Overheard in New York
Overheard in the office
Overheard in Pittsburgh
Overheard in Law School
Overheard in Vancouver
Overheard in Kansas City
Overheard in the classroom
Overheard in London

.....

Parlant de quoi...

Entendu au centre-ville (il y a quelques années)

Gars #1 : On vas-tu manger là?
Gars #2 : Ben voyons, la dernière fois qu'on est allés là, t'as vomi!
Gars #1 : Oui mais ça fait onze ans de ça.
Gars #2 : Ouais, tant qu'à ça.

Il y a environ 5000 restaurants de toutes sortes dans la région de Montréal.

.....

Dans la catégorie "y s'passe vraiment rien d'intéressant qui vaille la peine d'être écrit dans les journaux", il y a ce matin un article dans le cahier des sports du quotidien La Presse qui est plutôt, disons... étonnant.

Intitulé "Symphonie mécanique en dix mouvements", l'article est en fait un Top 10 des dix plus beaux sons de moteur de l'histoire de la Formule 1. Voici quelques extraits :

"Le V12 Ferrari, vers la fin des années 1970, avait une sonorité exceptionnelle. Aiguë et douce à la fois. Il était progressif, rond, musical... Un vrai bonheur."

"Le moteur de la Talbot Ligier était une belle pièce de mécanique et je garde le souvenir de son bruit un peu particulier. On avait l'impression qu'il "ratatouillait" beaucoup, c'était impressionnant."

Whooouufff! Ce qui est impressionnant, c'est d'écrire là-dessus.

Le monde du journalisme sportif est est un monde très particulier. Le monde de la F1 l'est également, on ne l'appelle pas le grand cirque pour rien. On n'a qu'à penser au côté kitsch de cet univers, les gros chars, le jet-set, les poupounes et j'en passe. Quand on est rendu à écrire deux pages sur les bruits de moteurs, t'sé veux dire?

Libellés :

2006-06-14

La nourriture de l'esprit

Quelques bons bouquins lus récemment:

VATICAN 2035
Monsignore Pietro Di Paoli

Totalement prenant ce livre sur la vie d'un futur pape. Tenant à la fois de la religion-fiction et de la politique-fiction, cette (fausse) biographie nous raconte l'ascension de Giuseppe Lombardi jusqu'au Saint-Siège en 2030. Écrit sous un pseudonyme par quelqu'un qui évoluerait dans les hautes sphères du Vatican, le roman nous transporte dans un avenir rapproché, alors que l'Église catholique vit des périodes de grands bouleversements. Tout y passe, de l'ordination d'hommes mariés et de femmes à la position de l'Église sur l'homosexualité en passant par sa relation avec les autres grandes religions. C'est une grande saga qui se lit comme un véritable thriller. Pour l'auteur, c'est aussi un cri du coeur pour dénoncer l'immobilisme actuel de l'Église. Un regard fascinant sur les coulisses du pouvoir au Vatican.


LE SYNDROME DE PINOCCHIO
Essai sur le mensonge en politique
André Pratte

Les politiciens n'ont pas la cote, c'est bien connu. On les accuse souvent de mentir pour arriver à leurs fins. Mais qu'en est-il vraiment? Selon l'auteur, il y un peu beaucoup de vrai dans tout ça. Que ce soit par des mensonges flagrants ou par des petits mensonges par omission, nos politiciens se font effectivement prendre le nez allongé. Pratte est éditorialiste en chef au quotidien La Presse. C'est un observateur crédible de la scène politique. Ces analyses sont lucides et son argumentation est solide. Son livre s'appuie sur des extraits d'entrevues et d'articles de journaux qui nous mènent à l'évidence: les politiciens mentent. Et très souvent de surcroît. Pas toujours très bien mais en règle générale de façon assez naturelle.

Il est à noter que ce livre a valu à son auteur une motion de blâme de la part de l'Assemblée Nationale du Québec. Sensibles, nos élus! Mais le plus étonnant n'est pas la démonstration noir sur blanc que le mensonge est une réalité bien ancrée dans les moeurs de nos politiciens mais bien qu'un livre sur le sujet ne compte que 164 pages!


IMPASSE DE L'ESPACE
À quoi servent les astronautes?
Serge Brunier

Voilà un livre qui tire à boulets rouges sur l'idéalisme et le romantisme qu'inspirent les programmes d'exploration spatiale habitée. La NASA, l'ESA et les autres agences spatiales de ce monde en prennent pour leur rhume. Et le jupon dépasse long comme ça! Avec chiffres à l'appui, le journaliste nous démontre pourquoi l'exploration spatiale habitée est un non-sens. Et pas seulement du point de vue des risques pour la sécurité des astronautes (risques qui sont très élevés par ailleurs) mais également à cause des coûts associés et des bénéfices relatifs qu'on peut en tirer. À ce sujet, les comparaisons avec les programmes d'exploration automatisée sont très éloquentes. Celles-ci sont nettement plus avantageuses et donnent des résultats dont la valeur scientifique est de beaucoup supérieure à tout ce qui peut être fait par des humains.

Pour l'auteur, la conclusion s'est imposée depuis longtemps. À moins d'avancées technologiques majeures, il est pour l'instant futile pour les humains d'envisager l'exploration d'autres planètes, et encore davantage la colonisation de celles-ci. Ce qui peut être fait lors de missions habitées peut être accompli dans le cadre de missions non habitées, à moindre coût et sans aucun risque. Sauf, peut-être, pour l'amour-propre des astronautes, ces "conquérants de l'inutile" pour reprendre l'expression de Brunier. Ouch!


GONZO HIGHWAY
Correspondance de Hunter S. Thompson
Hunter S. Thompson

Quel personnage il a été Hunter S. Thompson! Journaliste rebelle, il a été le chef de file du journalisme gonzo (l'expression n'est pas de lui), style d'écriture axé sur la représentation subjective d'un sujet, sur l'expérience personnelle de son auteur, sans aucune volonté d'objectivité. Dans ce livre, on peut admirer la plume de Thompson à travers sa correspondance avec une multitude de gens. D'un coup de geule à l'autre, on apprend à connaître le personnage, qui ne faisait pas dans la dentelle. Il a écrit pour plusieurs journaux et périodiques mais c'est dans le magazine Rolling Stone qu'il a signé ses papiers les plus marquants. Il écrivait donc sans arrêt, et pas seulement des textes journalistiques, comme en fait foi ce recueil de lettres. Quant à sa vision de l'univers, à travers son écriture, il résume assez bien lorsqu'il dit à l'un de ses interlocuteurs: "... j'en oublie que le reste du monde n'est qu'un simple décor pour ma vie."

On trouve dans ce livre plusieurs autres perles, dont cette analyse du président Lyndon B. Johnson, qui fait sourire: "... et le monde dans lequel nous sommes obligés de vivre est contrôlé par un voyou crétin du Texas. Un vicieux menteur avec la famille la plus immonde de toute la chrétienté..." Décidément, plus ça change... Homme de tous les excès, Thompson ne pouvait se contenter de quitter la scène paisiblement. Il s'est suicidé en février 2005, en se tirant une balle dans la tête.

Voir aussi:
Hunter S. Thompson
Journalisme gonzo

Libellés :

2006-06-12

Marge d'erreur de 5%, 19 fois sur 20

Lorsque je prends connaissance des résultats de sondages, dans les médias écrits ou électroniques, je constate souvent des choses assez surprenantes. Habituellement, ce sont des réponses un peu contradictoires, parfois carrément paradoxales, qui me font me demander, qui sont ces lunatiques qui répondent aux sondages? N'écoutent-ils pas les questions, ne réfléchissent-ils pas aux réponses qu'ils donnent?

Du genre, 76% approuvent l'envoi de soldats en Irak et 68% souhaitent leur retrait. Ou 87% évaluent George Bush comme le pire président de l'histoire des États-Unis et 82% pensent qu'il est le meilleur candidat pour le poste. Qu'est-ce qu'on peut comprendre de ces sondages? Ça balance pas, les chiffres, c'est tout simplement illogique.

J'en viens souvent à la conclusion que les gens ne savent pas ce qu'ils veulent ou ne savent pas de quoi ils parlent. On peut aussi conclure que le courant ne circule pas bien entre les deux hémisphères.

Ce matin, deux sondages publiés dans le quotidien La Presse ont attiré mon attention. Pris séparément, rien de bien spécial sauf pour une réponse dans le premier des deux. Celui-ci portait sur la moralité de certains comportements, selon les canadiens. On parle ici de films pornographiques, de prostitution, de relations extraconjugales, de consommation excessive d'alcool, etc.

Les réponses étaient somme toute assez prévisibles, la plupart de ces comportements étant jugés immoraux par une majorité de répondants. Jusqu'ici, effectivement, rien de bien surprenant. Toutefois, une donnée m'a fait sursauter. Elle concerne l'opinion des gens sur la pédophilie. On apprend que 81% des canadiens jugent la pédophilie immorale.

Est-ce à dire que l'autre 19% des répondants juge ce comportement acceptable?

En soi, cette donnée est assez troublante. Mais c'est en la recoupant avec les réponses du deuxième sondage que j'ai été vraiment abasourdi.

Dans la foulée du projet du gouvernement Harper de hausser de 14 à 16 ans l'âge légal du consentement sexuel, on a demandé à des répondants canadiens ce qu'ils pensaient de la question. Le sondage nous apprend que 65% de ceux-ci trouvent immorales les relations sexuelles avant 16 ans.

À partir de ces chiffres, je vais faire une interprétation des statistiques qui peut sembler douteuse et simpliste, et sans aucune valeur méthodologique, mais qui me semble probable malgré tout.

Je répartis le 19% qui n'a pas de problème avec la pédophilie à l'intérieur du 65% qui trouvent les relations sexuelles juvéniles inappropriées, ce qui me donne un sous-groupe d'environ 12% d'individus qui...

... trouvent parfaitement normal que des adultes aient des relations sexuelles avec des enfants mais ne peuvent tolérer que des adolescents de moins de 16 ans aient des relations sexuelles consentantes entre eux.

Un peu plus d'une personne sur dix.

... !!!

Ça s'appelle être sérieusement FUCKÉ dans sa tête. Troublant, le mot est faible.

Pour lire le 1er sondage
Pour lire le 2ème sondage

2006-06-06

Souffrir pour être beau

Je reviens du gym. Je suis brûlé. Ça fait une semaine que je n'y suis pas allé et ça paraît. Il faut vraiment maintenir la fréquence sinon je perd toute endurance.

En tout cas, à peine deux minutes d'entraînement cardio-vasculaire et je suais déjà à grosses gouttes. Il y a des gens qui s'entraînent, et j'admets que certains ont la forme, mais qui ne transpirent à peu près rien. Secs comme c'est pas possible! Comment ils font?

Alors que je transpire le quart des pluies annuelles de la forêt amazonienne, eux sortent du gym sans passer par la douche, frais et dispos comme des roses.

Font suer, ces abrutis.

.....

Un petit haïku, ça vous dirait?

Non, non, ce n'est pas un jeu de chiffres à la manière des sudoku. C'est un poème japonais composé de trois vers, le premier et le dernier ayant cinq syllabes chacun tandis que le deuxième en contient sept. Un peu à la manière d'un alexandrin (ver de douze syllabes), la contrainte, si on peut dire, fixe la forme. Mais comme les japonais maîtrisent l'art de compliquer les choses tout en essayant de paraître zen, ils ont inventé le haïku, dix-sept syllabes réparties dans trois vers. Whatever!

Enfin bref, il y a un haïku tous les week-ends dans le journal La Presse, inspiré de l'actualité. C'est un plaisir de les lire. Je trouve que c'est bien rigolo comme forme littéraire et j'ai même laissé libre cours à mon inspiration pour créer non pas un, mais deux haïku. Comme quoi je ne fait pas qu'écrire des niaiseries.

Alors voici mes deux créations.

Nous avons vu l'homme
Fugace fantôme de paillettes
Say, are you Elvis?


Les kilomètres passent
Fortune grossit à vue d'oeil
Heureuses pétrolières


Hey, pas mal, hein? Ça m'a tellement emballé qu'il se pourrait que je récidive. Si le coeur vous en dit, pourquoi ne pas écrire vos haïku et me les transmettre? Je pourrais les publier sur le blog. Quel joli patchwork de poésie à l'orientale nous pourrions créer ici.

Libellés :

2006-06-04

Dimanche soir à la télé

Nous regardons une émission spéciale à la télé de Radio-Canada. C'est un forum avec les journalistes radio-canadiens (radio et télévision) qui sont correspondants à l'étranger. Ces gens là font un travail assez extraordinaire, dans des régions et des pays très instables, qui ne connaissent pas la démocratie telle qu'elle se vit ici, et qui doivent travailler dans des conditions extrêmement difficiles.

Les journalistes qui participent à l'émission répondent aux questions du public. C'est fort intéressant. Je pense qu'au niveau de la couverture internationale, nous n'avons rien à envier à personne, le réseau de correspondants de Radio-Canada à l'étranger fait un travail colossal. L'émission de ce soir sera peut-être disponible sur le web, suite à sa diffusion, dans cette section du site de Radio-Canada. Cette émission a été produite dans le cadre de la semaine des correspondants de R-C.

.....

Une entreprise spécialisée en gestion salariale, Salary.com, a fait l'exercice suivant: calculer le salaire que devrait recevoir un parent (lire une mère) qui travaille à la maison. Et comme la job est très exigeante et demande des qualifications solides, on est assurément au-delà du salaire minimum. En effet, on arrive à un salaire annuel de $134 121 (dollars US).

La calcul est basé sur la rémunération pour différentes professions dont les tâches principales sont similaires à celles assumées par une mère à la maison. On parle notamment d'infirmière, de cuisinière, de chauffeuse, d'éducatrice et de PDG (il faut gérer ça serré). En pondérant selon l'importance des tâches requises, Salary.com arrive à un salaire dans les 6 chiffres.

Malheureusement pour les mères à la maison, l'exercice, bien que flatteur, demeure... un simple exercice. C'est pas demain la veille que le travail des mères sera reconnu à sa juste valeur dans nos sociétés. En tout cas, pas dans un système où l'ardeur des gens se calcule non pas au travail réel qu'ils effectuent mais plutôt au nombre d'heures supplémentaires qu'ils acceptent de faire.

.....

Je regarde maintenant un documentaire sur les concours de beauté pour les jeunes filles. On parle de très jeunes filles, à partir d'à peine 1 an d'âge. C'est hallucinant. On a filmé tout ça au Texas (pourquoi ça nous paraît un match parfait?). Je capote de voir les mères, ces connasses qui vivent des trips personnels à travers leurs enfants. C'est d'une tristesse de voir les petites filles maquillées comme des clowns et adopter des poses et des mimiques suggestives lors des concours. On dirait des putes en miniatures.

On y voit même une petite fille de 6 ans, décue de s'être classée 2ème lors des finales, se questionner sur les raisons de sa "déconfiture". "Peut-être n'avais-je pas les bons souliers, peut-être n'avais-je pas assez de maquillage?" demande-t-elle à haute voix devant sa mère qui est totalement gaga. Remarquez que du côté des pères, ce n'est guère plus édifiant. L'un d'eux regarde le portfolio de sa fille d'un air plus que perplexe en disant qu'il ne trouve pas correct pour des petites filles de s'habiller ainsi et de porter autant de maquillage. Mais sa femme a décidé que sa fille allait participer à des concours de beauté alors il ferme sa gueule et il laisse faire.

Pass the vomit bag, comme dirait l'autre.

Libellés :

Que le vox pop commence!

Avis à tous!

J'ai activé la fonction de publication de commentaires. Ça veut dire, groupies de l'univers primate, que oui, vous pouvez maintenant ajouter votre petit quelque chose au contenu de ce blog. Gardez à l'esprit que ce que vous écrirez sera visible à tous les lecteurs assidus de ce site. Je sens qu'il va y avoir une avalanche, une éruption, que dis-je, un déluge de messages de la part des centaines de milliards de fans du primate.

Ooooooh, ça donne le vertige...

2006-06-02

Conneries à la carte

Je suis allé sur le site web de Vidéotron pour voir ce que ce fournisseur offre en terme de service de télévision numérique. Nous sommes déjà abonnés à la télé cablée de Vidéotron mais j'étais curieux de voir quels autres forfaits pourraient être plus avantageux. Je regardais plus spécifiquement les forfaits thématiques et les abonnements à la carte.

Quelle merde. Vraiment, rien de moins.

Le site est un assemblage indigeste et typique de sections et de sous-sections à l'infini, de liens redondants, de petites fenêtres multiples (qui doivent être rechargées à neuf peu importe le nombre de fois où on les ouvre), où l'on se perd dans une kyrielle de forfaits et de promotions. Et pour ce qui est des tarifs, pas question d'afficher ne serait-ce qu'un seul prix définitif et officiel. Oh non, ce serait beaucoup trop simple. On est dans le domaine des "à partir de" et des "12.95 et +".

Je veux un prix! Pourquoi un abonnement à la carte pour 30 canaux au choix est "à partir de 30$ par mois"? Tous les canaux ne sont pas au même prix? Indiquez-le quelque part! Affichez la liste des prix par canal, je ferai le calcul, calvaire! Pas moyen de savoir combien ça va te coûter réellement tant que t'as pas signer un contrat et que t'as pas reçu ta première facture. C'est comme les maudits forfaits de cellulaire. Tellement tordu et changeant, c'est absolument impossible de comparer entre fournisseurs et même entre forfaits du même fournisseur.

On voit bien là la touche magique des départements de vente et marketing. Noyer le client dans une mer d'informations tout en réussissant à ne jamais rien lui dire de ce qu'il veut savoir réellement. Ils ont même le culot d'inclure dans la liste des canaux de base offerts les canaux de bande-annonces. Des bande-annonces, sacrament! Quelle grande générosité de la part de Vidéotron! Cinq canaux de bande-annonces sans supplément! Ça m'arrive parfois d'être bacon devant ma télé mais je suis pas assez loser pour me taper les canaux de bande-annonces!

Après avoir navigué dans ce bordel, je n'ai même plus eu envie d'aller voir la compétition, c'est à coup sûr la même cochonnerie.

Ça fait quand même du bien de faire sa montée de lait de temps à autre. Mais ça ne me donne quand même pas les renseignements que je cherchais. Faudrait peut-être que j'appelle chez Vidéotron pour parler à un préposé au service à la clientèle. Misère! Si je suis chanceux, je devrais atteindre un être humain quelque part après 28 pitons pressés sur le touch-tone. Si je suis chanceux.

"Merci de patienter. Votre appel est important pour nous..."

Ouache...