2007-02-22

Randonnée en métro

Je suis assis juste à côté d'une porte de wagon, sur un siège qui est dos au quai. À la station Radisson, les wagons sont déjà bondés. Le type qui s'asseoit à ma gauche, dans l'un des sièges jumelés perpendiculaires au mien, fait plus de 6 pieds 2. Lorsqu'il prend place, ses genoux s'appuient directement sur ma cuisse gauche. Inconfortable. Je me repositionne en pivotant légèrement vers la droite, l'air nonchalant. Fait suer de ne pas avoir pu dénicher un siège individuel, en bout de wagon.

Deux femmes sont debouts devant moi, l'une dans la fin vingtaine et l'autre, dans le début de la cinquantaine. La plus agée des deux commente tout ce qui se passe. Elle semble du genre à avoir un besoin que je qualifierais de pathologique de s'exprimer sur tout et sur rien. Des collègues de travail peut-être.

Ça va être difficile de me concentrer sur mon livre (excellent livre écrit par Richard Clarke, ancien Coordonnateur à la sécurité nationale des États-Unis, très critique vis-à-vis l'administration Bush. J'y reviendrai).

La femme dans la vingtaine fait une première remarque.

- Ça brasse donc ben à matin!

C'est tout ce que ça prend pour allumer l'autre.

- Oh, c'est pas nouveau. Moi, le métro, j'appelle ça le métro "Shake'n Bake". Ça brasse pis ça brasse pis ça brasse, pis quand t'as fini de te faire brasser, ça brasse encore.

- Hmmm...

- T'as jamais remarqué? C'est toujours comme ça. Essaie de lire le journal pour voir.

J'ai presque l'impression que la plus jeune regrette de lui avoir ouvert la porte.

Juste avant l'entrée à la prochaine station, les fluorescents et les ventilateurs du wagon s'éteignent. Elle continue sur sa lancée.

- Ah, ça c'est pas normal. Me semble que ça sent drôle!

Oh, elle va pas paniquer en plus!

Quelques instants après l'arrêt en station, les fluorescents et la ventilation redémarrent.

- Ah, ça c'est normal. Bienvenue dans le métro de Montréal!

La plus jeune ne répond pas. Elle regarde ailleurs, apparemment en feignant d'être attirée par quelque chose d'autre. De toute façon, la pie qui l'accompagne ne lui parle plus directement, elle émet des commentaires pour son propre bénéfice.

Ah, donc, des collaborateurs de longue date de Clarke ont également songé à démissionner, écoeurés qu'ils étaient de prêcher dans le désert à propos des terror...

- Non mais, ça peux-tu brasser plus que ça? Regarde ça comment ça brasse, regarde ça!

Sa voisine ne répond pas.

- Ils vont pas me dire que ça brasse pas dans le métro!

Plusieurs personnes autour d'elle se lancent des regards furtifs, quelques-uns sourient en coin. Oui, on voit que ça brasse. Pour ceux qui sont totalement désincarnés de leurs propres corps, la madame en a fait le sujet de son éditorial ce matin. Joie!

Berri-UQAM, je vais pouvoir me sauver. Re-joie! (réelle, cette fois-ci)

Noooon! Elle descend et semble se diriger vers la ligne orange en direction Côte-Vertu! Laissez-la passer devant, qu'on voit exactement où elle s'en va. Sauf! Elle se dirige vers la queue arrière de la rame de métro.

Comme à l'habitude, celle-ci est pleine à son arrivée. Elle sera archi-pleine à partir d'ici. Parfois, ça ne me dérange pas d'attendre la suivante mais ce matin, je préfère arriver le plus tôt possible.

Cordés comme nous le sommes, vaut mieux oublier la lecture. Je m'empresse de ranger le bouquin dans mon sac avant de m'insérer parmi les autres voyageurs.

J'ai la chance d'être suffisamment grand pour voir jusqu'au bout du wagon. Je ne vois que des visages impassibles. Déprimant.

J'essaie d'imaginer tout le monde (non, pas tout nu) avec un large sourire, balançant la tête à l'unisson sur l'air de Shiny Happy People du groupe R.E.M.

Shiny happy people laughing
Meet me in the crowd
People people
Throw your love around
Love me love me
Take it into town
Happy happy
Put it in the ground
Where the flowers grow
Gold and silver shine

Shiny happy people holding hands
Shiny happy people laughing


Quelle jolie image! Ils sont presque touchants tout à coup.

Nous arrivons à la station Square-Victoria. Bonne journée, shiny happy people!

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2007-02-21

Entendu dans le métro

- Pourquoi tu veux pas t'asseoir sur ce banc là?

- Parce que si je m'assois pas dans la direction du métro, j'ai mal au coeur pour dégueuler.

- As-tu déjà vomi dans le métro?

- Une fois mais ça compte pas, le métro était pas encore parti.

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2007-02-16

Entendu dans l'ascenseur

- Pas question qu'elle ait un lave-vaisselle à la maison. Son mari veut rien savoir de ça. Pour lui, c'est la job des filles de faire la vaisselle.

- Oui, mais quand tu finis de souper à 9h30 le soir, la vaisselle, ça tente pas fort fort de la faire.

Ouf! Ai-je besoin de rajouter quoi que ce soit?

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2006-11-24

Les jeunes nous rappellent à l'ordre

Cours, cours, cours pour trouver un cadeau pour la fête d'ami du lendemain, après avoir été chercher les enfants, d'abord à la garderie (ne pas oublier de prendre les photos de la pitoune avec les moutons, est tellement cute!), ensuite le p'tit homme à l'école et ça se termine à l'épicerie.

Ok, le cadeau est trouvé.

Maintenant, on va à l'épicerie ou on bouffe un petit quelque chose, question de "tougher" jusque là et de ne pas succomber à notre faim et charger le panier d'épicerie comme si la fin de la civilisation était prévu pour demain 10 heures?

On mange!!!

Le premier dilemme ayant été facilement disposé, maintenant il faut décider du repas-cochonnerie qui s'intégrera le mieux à notre hystérique rallye.

Choisissant la facilité, nous suggérons aux enfants le McDonald's qui est face à nous (rouge de honte, le primate devint...).

Moues perplexes.

- On n'a pas envie de manger du McDo.

???

9-1-1, Urgences Santé, appelez la sécurité civile, faites évacuer le périmètre, ALERTE, NOUS AVONS ICI DEUX ENFANTS QUI REFUSENT LE McDO QU'ON LEUR OFFRE!!! Ma douce, je crois qu'ils sont légèrement fiévreux, ça peut pas faire autrement.

Eh bien, non. Ils n'avaient tout simplement pas envie du repas-cochonnerie avec lequel nous allions bassement nous sustenter.

Nous nous sommes donc redirigés vers un autre resto, où le menu a été qualifié de "bien meilleur pour la santé que le McDo" par Adrien.

1 à 0 pour la prochaine génération.

Y'a de l'espoir.

.....

Entendu à l'épicerie, entre une mère et sa fillette qui poussaient leur paniers d'emplettes dans l'allée où nous nous trouvions.

- Tourne icitte.

- On dit "ici", maman.

- Eille, c'est pas toé qui va m'apprendre à parler icitte à souère. On dit "icitte"!

Je dirais que le score est maintenant de 2 à 0 pour les bestioles.

Mais de grâce, attachez leurs parents sinon on ne s'en sortira pas!

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2006-10-03

Chroniques du week-end

Samedi dernier, nous avons assisté au mariage d'une amie et de son chum à la petite chapelle de la cathédrale Notre-Dame, dans le Vieux-Montréal. Il y avait fort longtemps que je n'avais pas assisté à une cérémonie du genre. Je ne vais jamais à l'église, si ce n'est pour visiter et faire le touriste. J'avoue que je ne suis pas très porté vers la chose religieuse ou les évènements qui ont un aspect cérémonial. En plein mariage, je me suis surpris à marmonner les paroles du Notre-Père en même temps que tout le monde, comme quoi certaines choses peuvent être solidement gravées dans nos mémoires. Mais c'est à peu près tout ce que j'ai conservé d'acquis de ces années de jeunesse où j'allais régulièrement à la messe. En fait, je n'ai jamais très bien saisi le rituel et ça me rend plutôt inconfortable de me retrouver dans un tel évènement. Assis, debout, assis, debout, à genoux, je vois pas trop ce qu'on fait. De plus, la cérémonie s'est déroulée à la fois en français, en anglais et dans une troisième langue que je n'arrivais pas à identifier. Quoi, il y a un retour au latin dans les messes, me suis-je demandé, jusqu'à ce je réalise que le prêtre parlait en italien (le marié est italien du côté maternel).

À un certain point pendant la cérémonie, les gens se sont levés et se sont embrassés les uns les autres. Je n'avais pas été très attentif à ce que le prêtre venait de dire (je suis souvent "pas très attentif"), alors je me suis penché vers ma douce en lui demandant ce qui se passait. Son haussement d'épaule n'a fait qu'ajouter à ma confusion. Je lui ai chuchoté "Je comprends rien à ces maudites patentes là!", un brin perplexe et frustré. Il est vrai que je ne suis pas un habitué des mariages mais je ne me souvenais vraiment pas que les invités devaient s'embrasser ainsi à la fin de la cérémonie. Ça ne devrait pas être les mariés? Ah, voilà, leur tour est arrivé, ça m'a un peu rassuré, j'avais l'impression de me trouver en pleine thérapie.

À la sortie, on nous a remis une petite bouteille de plastique surmontée d'un ruban, remplie d'un liquide clair. Quoi, ils remettent de l'eau bénite aux invités? Weird. Et je n'étais pas le seul à penser que c'en était. C'était plutôt de l'eau savonnée, ou un machin du genre, pour souffler des bulles aux mariées, le riz et les confettis étant interdits par le règlement.

Un groupe de touristes japonais qui passait par là s'est agglutiné sur le trottoir pour photographier et acclamer les noceurs. Sérieusement, je me suis déjà demandé dans combien d'album de photos on pouvait voir ma gueule, au Japon.

J'ai l'air de ridiculiser tout ça mais il n'en est rien. Je ne permettrais jamais de manquer de respect envers ceux et celles qui ont des convictions religieuses ou pour qui le mariage est significatif, comme rituel et comme choix de vie. Il ne faut voir dans ce texte que l'expression de mes propre limites à bien assimiler les conventions sociales. Le primate, il est pas très compétent dans ce domaine.

Puis-je ajouter que la noce a été fort jolie et que les mariés étaient radieux?

.....

Plus tôt en matinée, je suis allé dans un grand magasin avec mon fils pour lui acheter quelques vêtements dont il avait grandement besoin. Ça passe vite au travers ses froques à ces âges là. On ramassait quelques morceaux et hop dans la cabine d'essayage. Et puis on retournait chercher d'autres vêtements et à nouveau dans la cabine d'essayage. Après quelques tours de ce manège, mon fils m'a dit : "Papa, c'est platte!" Je lui ai expliqué qu'effectivement, ce n'était pas l'activité la plus excitante que l'on pouvait vivre mais que c'était nécessaire et que le mieux que l'on pouvait faire était de se dépêcher pour en finir au plus vite. Et je me suis dit intérieurement qu'il venait de prendre conscience d'un mal qui afflige les mâles.

Quand on fait cet exercice de magasinage de vêtements en famille, je vois ma fille (4 ans) se promener allégrement entre les étalages et commenter tout ce qu'elle voit. "Ça, papa, regarde si c'est beau! Maman, j'aime mieux cette couleur là! J'en veux des pareils, les grandes filles en ont à l'école." Elle passerait des heures à essayer des vêtements. Qu'est-ce qui fait que les femelles développent des compétences à magasiner dès leur jeune âge? Je jure devant le ciel qu'on a tout fait pour ne pas imposer des modèles sexuels stéréotypés à nos enfants (on est des parents modernes, quoi!).

Faut avouer que les mâles ont leur propre comportement pavlovien face à certains types de biens de consommation. Rentre un gars chez Future Shop et regarde le capoter et baver!

Le primate, plus il vieillit et constate des choses, et moins il comprend.

.....

C'est comme le monde du travail.

Oh et puis non, on s'embarque pas là-dedans aujourd'hui. Trop compliqué.

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Entendu lors de notre magasinage, la vendeuse qui fouille les étalages avec une cliente.

"Il m'en reste peut-être quelques-uns mais c'est des couleurs neulles."

Neulle? Ça veut dire quoi au juste neulle?

J'ai pensé que ça pouvait être une contraction de neutre et de nulle, quelque chose qui pourrait ne pas être bien défini. Quelque chose qui serait par définition un peu... euh enfin, quelque chose... de assez neulle, j'imagine...

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2006-09-28

Ciel, mon mari!

Samedi dernier (je sais, je n'écris pas souvent ces jours-ci), nous sommes allés à Québec, dans le cadre d'une sortie organisée par l'employeur de Lu, ma tendre primate. Ce qui devait être un tournoi de golf a du être remplacé à la dernière minute, météo oblige, par une sortie de théatre d'été à l'île d'Orléans. Avant la pièce, nous étions conviés au restaurant avec la gang du bureau. On a donc fait une visite éclair dans la vieille capitale. La pièce était pas pire. Du théatre d'été typique, sur fond d'histoires de cul et de quiproquos sur l'orientation sexuelle des personnages. N'attendez pas Shakespeare et laissez vos cerveaux au vestiaire. Mais c'était correct, quand tu sais à quoi s'attendre. Et les comédiens étaient plutôt bons.

À l'aller, compte tenu que nous étions seuls tous les deux (les enfants avaient été confiés au mononcle et à sa tendre), j'ai eu envie de faire quelque chose que je ne peux me permettre de faire quand les enfants sont là. J'ai tenté d'embarquer ma blonde dans un concours de rots. Sans succès. "T'es ben dégueulasse avec ton rotage!". Les femmes peuvent être tellement rabat-joies quand elles s'y mettent.

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Entendu dans le métro:

Une jeune fille parle d'elle à sa copine.

"J'ai halluciné en masse toute la nuit. Quand j'étais jeune, j'hallucinais tout le temps des araignées pis des bébittes. J'ai toujours été quelqu'un de pas mal hallucinogène."

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2006-09-07

C'est la rentrée!

Whoooooa... Ça fait longtemps que je ne me suis pas assis pour rédiger quelques mots pour le blogue. En fait, j'ai failli de façon lamentable au premier commandement du blogueur qui est de mettre à jour souvent et périodiquement. Ouais bon, les vacances, en premier lieu, c'est rien pour aider. Et puis le décès de mon père en juin, comme je l'ai déjà mentionné, a chamboulé la routine comme on ne s'imagine pas. Alors bon, me voici de retour, après quelques pas de côté et en arrière, pour mieux rebondir. J'espère, milliards de lecteurs fidèles, accros de la belle prose, que vous n'avez pas lancé la serviette!

Côté vacances, on a fait le tour de la Gaspésie (littéralement). Très beau et très spectaculaire. Je suis toujours tellement impressionné lorsque je vois la mer, j'ai toujours l'impression qu'il s'en faut de peu pour qu'elle engloutisse le littoral (j'ai des images de tsunami en tête...). Et puis le rocher percé, quel machin superbe! On l'a contourné, en bateau, et on y est allé à pied pendant la marée basse. Telle une procession de fourmis, les touristes vont et viennent sans arrêt entre la rive et le rocher. Certains s'y rendent même bouteille de bière à la main, ça fait plus cool dans leurs têtes probablement. "Eille, on s'en va wouerre l'hostie d'rocher, gang!" Toute beauté, les touristes! Ceux qui ont déjà marché sur les fragments de galets inégaux et vaseux savent à quel point l'entreprise n'est pas une banale randonnée. Mais bon, le rocher! C'est colossal, c'est complètement indifférent aux parasites que nous sommes, c'est là depuis plus de 300 millions d'années et ça y sera probablement dans 300 millions d'autres. Enfin, peut-être qu'il sera un peu plus petit (le ressac de la mer, ça use sa roche ça, monsieur!) mais vous voyez le portrait.














Il y a aussi l'île Bonaventure, où nous avons vu des phoques par centaine et des fous de bassan par centaine de milliers.














Ça m'a rappelé notre visite à Cap Tourmente, il y a une dizaine d'années, pour voir les oies blanches. Là également, il y a au plus fort de la saison plus d'une centaine de milliers d'individus (des oies, pas des personnes, Dieu merci!) dans le parc. De voir des animaux occuper leurs habitats naturels m'a toujours passablement ému. On ne parle pas ici d'animaux en captivité dans des lieux emménagés comme un lieu sauvage, comme dans les zoos, mais bien de l'habitat naturel de ces espèces. Tout comme les phénomènes géologiques tel le rocher percé, ces animaux ont précédé les humains, et de beaucoup. Leur présence immémoriale, ou presque, rend les prétentions humaines d'appropriation de territoires bien futiles quand on y pense. La pensée de ces phoques, confortablement étendus sur les roches, siècle après siècle, pendant que l'histoire défile sans s'occuper d'eux, m'est plutôt sympathique.

Et puis les vacances, qui dit mieux? Surtout avec des enfants. Il fallait voir notre tête lorsqu'on est entré dans le premier motel de notre itinéraire (à Rimouski). C'était, voyons, comment dire, euh... disons, crissement ordinaire (pour employer un euphémisme poli)... On s'est regardé en faisant la moue. Mouein... Et puis les enfants sont entrés à leur tour dans la chambre en s'écriant "Wow, c'est super beau, ça va être cool!" Dans la soirée, on s'est assis à l'extérieur de la chambre pour regarder le soleil descendre sur la mer. Rien comme les enfants pour changer notre perception des choses!








































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Ras le pompon des américains? Moi aussi, en général. Jusqu'au moment où je tombe sur les américains qui en ont eux-mêmes leur claque de leurs gouvernements, de leurs politiciens, de leurs médias et de leurs zélés religieux. Leur arme? L'humour. Décapant. Ceux-là me redonnent espoir et me rappellent qu'il n'y a pas que des tarés au sud de la frontière.

Jon Stewart est l'animateur du Daily Show, une parodie de bulletin de nouvelles sur la chaîne télé Comedy Central et qui est diffusée en fin de soirée sur la chaîne CTV ici au Québec. Je regarde rarement l'émission à la télé mais je consulte parfois des extraits sur le web, soit sur le site de l'émission elle-même ou sur le site YouTube. C'est brillant, baveux et intelligent comme c'est pas permis. Stewart est un comédien brillant et il est superbement épaulé par des "correspondants" plus capotés les uns que les autres. Ces gens là tirent sur tout ce qui bouge mais il est évident qu'ils adorent plus que tout taper sur la droite américaine. L'un des ces correspondants, Stephen Colbert, a sa propre émission depuis peu, The Colbert Report. C'est dans la même veine. Pour vous donner une idée, voyez un peu ce segment avec Steve Carell et Stephen Colbert, qui débatent de la primauté des deux grandes religions que sont le christianisme et l'islam. Délirant!

Toujours sur le web, j'aime bien aussi consulter This Modern World, une "strip" (bd périodique publiée dans les journaux américains) de Tom Tomorrow qui a aussi pour cible la droite américaine. C'est ironique et absurde au Nième degré.

Finalement, il y a Scott Bateman, qui publie aussi des bd quotidiennes à saveur très socio-politique. Il réalise aussi des animations Flash vraiment amusantes, très absurdes. Consultez la section Bateman365, vous y trouverez des animations faites dans la dernière année, à raison d'une par jour, d'où le titre.

C'est comme du Michael Moore en moins grave, mais avec la même pertinence et la même impertinence, j'oserais dire. Il y a toujours de l'espoir, pas vrai?

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L'autre soir, je brettais sur le web en écoutant des chansons sur le PC et puis je me suis mis à écouter attentivement une vieille toune de Gordon Lightfoot, If you could read my mind. Lightfoot est une sorte de Joe Dassin anglo-canadien, enfin il me semble, pour ce que je connais de son oeuvre. Sa musique est semi-légère, un brin nostalgique, très FM comme format. Bref, ça s'écoute et c'est pas mauvais du tout. Mais la maudite toune, qui parle d'une histoire d'amour où l'étincelle s'est éteinte, je t'aime, tu m'aimes, mais c'est plus comme avant, si tu pouvais lire mes pensées, tu pigerais, je ne suis pas le héros que tu penses, on ne se trouve plus, kesskinouzarivemylove t'sé veux dire, enfin bref, elle m'a semblé d'une tristesse assez écrasante. Snif! Je m'étais foutu le cafard alors que la chanson elle-même n'évoquait aucun souvenir particulier, sauf le fait de l'avoir déjà entendu par le passé. Je dois vieillir.

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Hier matin, je suis allé chez le dentiste pour un nettoyage semi-annuel. Dans mon dossier, il y avait un polaroid pris lors de ma première visite en 1989. C'est une façon pour eux de mettre un visage sur le nom, comme on dit, et une façon, je soupçonne, de s'assurer qu'ils arrachent les molaires du bon quidam, le cas échéant. L'hygiéniste a eu la brillante idée de sortir la caméra dans le but de prendre une photo qui remplacerait la vieille, question de mettre tout ça au goût du jour. Elle m'a donc donné le vieux polaroid, devenu inutile pour eux. Calvaire, non seulement ça m'a rappelé à quel point j'avais l'air guerlot à cette lointaine époque (en plus d'avoir des cheveux!) mais en plus, elle a définitivement pas cadré assez serré sur la nouvelle photo, de sorte que j'ai l'air d'un morse avachi sur une banquise dans l'hostie d'chaise de dentiste! Pas besoin de me montrer à quel point j'ai épaissi, mamzelle! Cachez le dossier, faites un traitement de canal au polaroid, Photoshop, Liquid Paper, N'IMPORTE QUOI!!! Quelle pénible façon de commencer la journée.

Encore une fois, c'est un enfant qui est venu à la rescousse. Ma fille Constance (4 ans), qui m'accompagnait, est venu me rejoindre après son nettoyage de dents pour me montrer les magnifiques autocollants qu'elle avait pigés dans le coffre à surprises du dentiste. De plus, elle m'a dit avec une fierté non dissimulée que le dentiste lui avait dit que ses dents étaient de vrais petits bijoux. Le bonheur est revenu à la vitesse grand V!

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Entendu dans le métro

Gars No. 1 (tenant son journal) : Je sais pas si le Canadien va finalement signer des agents libres?
Gars No. 2 : Le Canadien, les Expos, même hostie d'patente!
Gars No. 1 : Kesses-tu veux dire?
Gars No. 2 : Même hostie d'mascotte!

Note - L'orangissime mascotte des défunts Expos, Youppi, a été "repêchée" par le Canadien suite au départ des Expos pour la ville de Washington.


Entendu au bureau

Fille No. 1 : Ça m'arrive d'avoir de la misère à me concentrer.
Fille No. 2 : Moi, j'ai de la misère à m'endormir. Pis je fais de l'insomnie.

Ça fait beaucoup de sommeil à rattraper!

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Je regarde de moins en moins la télé. Quand l'envie me prend, je retombe dans cette malsaine habitude de pitonner sans but précis, sans rien regarder en particulier. Ces jours-ci, ça n'en finit plus avec ces maudits spéciaux sur la rentrée. Accouchez, calvaire, qu'on en finisse et qu'on voit finalement ces idées de génies concoctées par nos créateurs télévisuels!

Hier soir, il y avait l'émission spéciale sur le concert d'ouverture de la saison de l'Orchestre Symphonique de Montréal, avec leur nouveau chef, Kent Nagano. C'était un peu trop, à mon avis. Dans le traitement, en particulier. Je comprend l'OSM de mousser ses activités et son chef. C'est un excellent orchestre, Nagano semble être un très bon chef, excellent communicateur et vraiment sympathique. De plus, le type semble sincèrement ravi de travailler avec l'OSM et d'être à Montréal. Et il parle un français impeccable. Rien à redire de tout ça. Mais le traitement qu'en a fait Radio-Canada, c'était comme un dessert trop sucré. Surtout à la fin de l'émission, lorsque l'animatrice s'est entretenu avec des personnalités qui avaient assisté au concert. Ils ont pleuré, ils n'ont jamais rien entendu d'aussi beau, leurs eaux ont crevé, la Sainte-Vierge leur est apparu, ils ont vu une lumière blanche qu'ils ont eu envie de suivre, etc, etc. Too much.

Je sais, je sais, mal placé pour parler, j'essuie une larme en écoutant du Gordon Lightfoot!

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2006-06-30

Tranche de vie

Ouais, bon, journée ordinaire. Tout avait pourtant bien commencé.

Ce matin, j'ai eu droit à un spectacle magnifique de Mère Nature, qui nous a montré avec quel aplomb elle pouvait se manifester. Je venais d'arriver à mon bureau (enfin, chez le client) quand le ciel s'est couvert à l'horizon, de l'ouest au nord. On est au 10ème étage d'un édifice situé dans la partie est de l'île de Montréal, avec vue vers le centre-ville et le Mont-Royal. Et c'est là qu'on voyait cette mince bande de nuages noirs avançant lentement dans notre direction, telle une vague de suie roulant et englobant tout devant elle.

Progressivement, c'est le centre-ville qui perdait de sa netteté et de sa luminosité. Ensuite le Mont-Royal. Leurs formes de moins en moins précises, comme dans une photo sous-exposée et sans contraste. Comme englouties dans cette suie étouffante. Partout des éclairs qui lézardaient la noirceur. Suivis de peu par des coups de tonnerre. Sourds et graves. Pas comme dans les films. Jamais comme dans les films, qui ne les rendent pas adéquatement. La lumière ambiante reculait et bien qu'il était tôt le matin, on avait l'impression d'assister à la tombée du jour en accéléré, un soir d'automne pluvieux. Et puis la noirceur nous a atteint et nous a englobés. La pluie tombait déjà doucement depuis quelques minutes mais là, les traits formés par les gouttes tombant en biais sur les vitres se sont étirés. L'intensité avec laquelle la pluie frappait le verre avait capté l'attention des rares employés qui étaient déjà dans leurs cubicules et on a aussitôt vu des têtes se lever une après l'autre au-dessus des panneaux insonorisants.

Après quelques minutes de pluie intense, un filet de lumière bleue-blanche s'est formé à l'horizon, à l'endroit même où la noirceur était venue. Petit à petit, les silhouettes des tours à bureaux du centre-ville sont réapparues. Puis les toits plats des maisons et des commerces des environs se sont mis à réfléchir le ciel dans leurs flaques d'eau.

On pouvait entendre les mêmes expressions de la bouche des nouveaux arrivants, qui avaient été coincés par la pluie dans leurs voitures. "Impressionnant", "un déluge", "l'enfer". De haut de mon 10ème étage, je n'avais pas vécu l'orage comme un spectacle dantesque. Simplement comme un rappel contenu de la puissance des éléments. Nous sommes là, assoupis, nous nous réveillons et nous tempêtons, et nous nous calmons. Jusqu'à la prochaine fois. Rien à voir avec les catastrophes vécus sous d'autres latitudes. Seulement une démonstration efficace. Inéluctable et nécessaire.

Une autre journée où on n'aura pas à arroser le jardin me suis-je dit.

.....

Et puis la journée de travail s'est terminée de façon un peu moche. D'abord, c'était la dernière journée d'un mandat qui s'est terminé prématurément pour cause de restrictions budgétaires. À ma sortie, j'attendais l'autobus qui me ramènerait chez moi. La journée étant un jour de congé pour bien des gens, je suppose qu'un service réduit pouvait expliquer l'attente un peu longue. L'autobus s'est finalement pointé, venant de l'ouest. Suivi immédiatement d'un autre autobus, comme c'est souvent le cas sur cette ligne, même lors du service régulier. Ça m'embêtait de quitter ce client. L'endroit était agréable et près de chez moi. J'avais déjà la déprime quand j'ai embarqué dans le véhicule. Je pensais au prochain client, un mandat que je préfèrerais ne pas faire.

En présentant ma carte de transport au chauffeur, j'aperçois sur le tableau de bord un autocollant jaune vif sur lequel on peut lire "Ce véhicule est muni d'un système de freinage". Chouette, j'ai pensé, les ingénieurs ont fait du bon boulot, ils ont vraiment pensé à tout!

Deux arrêts plus loin, au centre commercial, on nous fait tous descendre en nous demandant de prendre un autobus qui était déjà là et qui attendait. Même routine pour l'autre autobus, celui qui suivait le mien. On se retrouve dans un bus bondé, sans vraiment connaître la raison de ces transferts.

Avant de démarrer, notre chauffeur s'applique à expliquer à une jeune fille que la boîte de paiement nouvellement installée sera elle-même éventuellement remplacée par un lecteur de cartes à puce qui détectera automatiquement les cartes des voyageurs. Même à travers les sacs à main! "Ah, ouein?" de s'enquérir la jeune fille, impressionnée comme c'est pas permis. Hochement affirmatif du chauffeur. La jeune fille glousse à nouveau, avec un enthousiasme hors du commun. "J'ai hâte, j'ai vraiment hâte!" s'empresse-t-elle de dire. Le jeune homme qui est assis face à elle ajoute "Je pense que ça va être fabriqué par la compagnie AGS". Whatever.

J'essaie de lire mon livre mais il y a peu de place, tout ce beau monde est bien serré. Je prête une oreille attentive aux conversations. Tout ce que j'arrive à entendre, c'est une fille qui parle du passage d'une personnalité de la scène artistique locale (que je n'arrive pas à identifier) à une émission de télé. "C't'un hostie d'cave, un vrai hostie d'cave j'te dis!" qu'elle répète trois fois. "Y'avais fuck all à dire, un crisse de cave. Y'aurait été aussi ben de pas aller là."

Je constate que l'arrêt suivant est le mien. Pas fâché d'être arrivé.

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2006-06-22

De tout et de rien

Ça fait une semaine que je n'ai pas écrit sur le blog. Ma routine a été un peu chambardée par le décès de mon père samedi dernier. On a donc été un peu pris avec tous les préparatifs, la paperasse et les coups de téléphone aux parents et amis. C'est à partir de ce soir que nous serons au salon funéraire pour recevoir les gens. Ma soeurette et mon beau-frère arrivent de Suisse cet après-midi. Ils ne pouvaient pas se joindre à nous avant aujourd'hui et c'est la raison pour laquelle il ne se passait rien avant ce soir.

Ce matin, j'avais du temps libre alors j'ai décidé de venir écrire un peu.

.....

Il semble que je ne sois pas le seul à apprécier les bribes de conversations dans les endroits publics. Il existe un certain nombre de sites sur lesquels on peut lire des extraits du genre. On peut facilement les trouver par une recherche Google sur l'expression "overheard in". En anglais, bien entendu.

En voici quelques-uns :

Overheard in New York
Overheard in the office
Overheard in Pittsburgh
Overheard in Law School
Overheard in Vancouver
Overheard in Kansas City
Overheard in the classroom
Overheard in London

.....

Parlant de quoi...

Entendu au centre-ville (il y a quelques années)

Gars #1 : On vas-tu manger là?
Gars #2 : Ben voyons, la dernière fois qu'on est allés là, t'as vomi!
Gars #1 : Oui mais ça fait onze ans de ça.
Gars #2 : Ouais, tant qu'à ça.

Il y a environ 5000 restaurants de toutes sortes dans la région de Montréal.

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Dans la catégorie "y s'passe vraiment rien d'intéressant qui vaille la peine d'être écrit dans les journaux", il y a ce matin un article dans le cahier des sports du quotidien La Presse qui est plutôt, disons... étonnant.

Intitulé "Symphonie mécanique en dix mouvements", l'article est en fait un Top 10 des dix plus beaux sons de moteur de l'histoire de la Formule 1. Voici quelques extraits :

"Le V12 Ferrari, vers la fin des années 1970, avait une sonorité exceptionnelle. Aiguë et douce à la fois. Il était progressif, rond, musical... Un vrai bonheur."

"Le moteur de la Talbot Ligier était une belle pièce de mécanique et je garde le souvenir de son bruit un peu particulier. On avait l'impression qu'il "ratatouillait" beaucoup, c'était impressionnant."

Whooouufff! Ce qui est impressionnant, c'est d'écrire là-dessus.

Le monde du journalisme sportif est est un monde très particulier. Le monde de la F1 l'est également, on ne l'appelle pas le grand cirque pour rien. On n'a qu'à penser au côté kitsch de cet univers, les gros chars, le jet-set, les poupounes et j'en passe. Quand on est rendu à écrire deux pages sur les bruits de moteurs, t'sé veux dire?

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2006-05-30

Le summum du bon goût

Il y a un magazine québécois, Summum, qui affiche parmi les titres les plus grotesques qu'on peut trouver sur une page couverture de magazine. Pour ceux qui ne le connaissent pas, c'est un magazine pour hommes ("le magazine No. 1 pour hommes au Québec") rempli de photos de pitounes et d'articles sur les chars, les gadgets et tout ce qui élève les hommes au Nirvana de la "masculinitude" (cherchez pas dans le dictionnaire).

Ce mois-ci, en couverture, une photo de Jenny McCarthy (un peu actrice, un peu animatrice, un peu fantaisiste, un peu de tout, quoi, mais seulement un peu), qu'on décrit comme une "Jim-Carrey-avec-des-seins".

(Quelques minutes de pause afin de réfléchir à cette notion)

Enfin, bref, vous voyez où j'arrive avec ça, ça vole pas tout à fait très haut. Genre à ras les pâquerettes, tra-la-la! Mais encore mieux, l'un des titres de la couverture dit "L'été en chaleur", sous-titre "Faites gicler votre crème solaire".

Et pour les plus curieux d'entre vous, j'ai trouvé la page couverture sur le site du magazine en question.



Woooow! Dire qu'il y a quelqu'un qui est payé pour inventer ça! Je suis pas dans la bonne business, à écrire du code informatique.

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Entendu au bureau:

"Le mari de ma cousine y dit que le yogourt en Europe, il est de 10 à 15 fois meilleur au goût que celui qu'on a ici."

Apparemment, il serait maintenant possible de quantifier le goût des aliments. On arrête pas le progrès. J'essaierai de porter attention à ça lorsque je retournerai visiter la Suisse. Dix à quinze fois plus, ça doit se goûter, ça peut pas faire autrement.

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2006-05-22

La science en marche

Ne reculant devant rien pour enrichir le savoir humain, les enfants et moi nous lançons parfois têtes premières dans de fabuleuses expériences scientifiques. Notre dernière expérience de fission nucléaire ayant mal tournée (la zone devrait être décontaminée sous peu), nous nous sommes tournés vers la cuisson d'un pain de savon par micro-ondes. Les détails de cette expérience avaient été publiés dans un magazine à la con et, sidéré de voir que des journalistes avaient fait ce genre de truc, j'ai immédiatement suggéré aux enfants que nous fassions une tentative à notre tour.

Pour ceux que ça intéresse, assurez-vous d'utiliser un four à micro-ondes dont le volume est appréciable (trop petit et il y en aura sur toutes les parois intérieures). Vous devez vous servir d'un pain de savon Ivory (ça ne fonctionne pas avec les autres marques, ça donne un résultat pas du tout spectaculaire et c'est dégueulasse en plus). Donc, le savon est placé au four à micro-ondes pendant 2 minutes à haute intensité. Si vous observez le processus de cuisson, vous aurez le plaisir de voir le pain de savon gonfler tel un grain de maïs soufflé jusqu'à atteindre la taille d'un chou-fleur.














Assez joli n'est-ce pas?

Nous avons également laissé tremper des branches de céleri dans de l'eau colorée (de la rouge et de la bleue), pendant 24 heures. Le résultat est aussi assez heureux. Le colorant est poussé vers le haut (par la pression atmosphérique à travers les capillaires de la tige je pense) jusqu'aux feuilles. Voyez le résultat pour l'eau colorée rouge. Cette deuxième expérience a été faite dans le cadre d'un devoir donné à Adrien par son professeur.




















Pour ce qui est de la première expérience, bien, il pleut depuis des lunes, on finit par devenir un peu zinzin enfermés entre quatre murs et on ne sait plus comment s'occuper à la fin. Voilà notre excuse.

On pourrait bientôt s'adonner à des expériences gastronomiques. En voici une des plus alléchantes, trouvée sur le blogue d'un programmeur qui a lui aussi beaucoup trop de temps sur les bras.

On vous tiendra au courant des résultats.

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Entendu au gym:

Gars #1: T'sé quand on étais jeune, pis nos parents nous disaient "Tiens ça court!", pis y fallait avoir les cheveux courts?
Gars #2: Ouein, on avait les cheveux courts.
Gars #1: Moé, mon père, y sacrait parce qu'y ramassait toujours plein d'cheveux dans l'incubateur de la piscine.
Gars #2: Ouein, ouein, l'incubateur de la piscine.
Gars #3: Pas l'incubateur, l'écumoir!
Gars #2: Ouein, l'écumoir.

Un point boni au troisième larron qui savait qu'un écumoir pour la filtration d'une piscine n'est pas un incubateur. Quoique, en maintenant l'eau à une température suffisamment élevée...

Un peu plus tard, deux autres quidams jouent devant moi une autre tranche de vie tout à fait intriguante. Le premier jogge sur un tapis roulant, face à un téléviseur suspendu au plafond. Le téléviseur fonctionne en tout temps, pour le bénéfice des abonnées qui utilisent les appareils d'entraînement cardio-vasculaire, mais le volume est à zéro puisqu'il y a une musique de fond en permanence pour toute la salle. Donc, le deuxième quidam s'approche des contrôles du téléviseur et demande au premier:

Gars #2: Ça te déranges-tu si je le mets au canal Évasion?
Gars #1: Non, non, je regarde pas vraiment.
Gars #2: (en changeant le canal) Y'a la course machin, c'est ben bon. (il y a effectivement une course cycliste sur la chaîne qu'il vient de syntoniser) Le commentateur est super intéressant.
Gars #1: C'est ben correct.
Gars #2: Tu veux-tu que j'te monte le son?
Gars #1: Ça me dérange pas, fais ce que tu veux. (probablement en se disant que si ça peut faire le bonheur du type, ce dernier va lui ficher la paix)

Le deuxième gus augmente donc le volume de la télé pour ensuite repartir à l'autre bout de la salle d'entraînement, trop loin pour voir ou entendre quoi que ce soit à la télé.

Weird!

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Dimanche, nous sommes allés au chalet pour la première fois de la saison, question de voir si tout était en ordre. On a tout d'abord activé la pompe à eau (nous buvons l'eau d'un puits), à partir du réservoir situé dans une cabane emménagée sur le côté du chalet. Sous la pluie. Diluvienne de surcroît, à partir du moment où il fallait s'assurer que la tuyauterie n'était pas endommagée et comprendre pourquoi la pression ne s'élevait pas dans le réservoir. Fameux. On a fini par trouver le problème juste comme la pluie achevait. Bien.

Plus tard, alors qu'on venait de terminer notre liste de choses à se procurer et de tâches à compléter à notre prochaine visite, on a aperçu la tête d'un écureuil à travers le trou dans une armoire de cuisine (compliment d'un autre écureuil, il y a quelques années) qui nous observait. La chasse à l'écureuil roux a donc débuté, à travers les chaudrons sous l'évier de cuisine. La bestiole a réussi à s'enfuir par l'ouverture par laquelle les tuyaux de l'évier passent sous le plancher (c'est probablement par là qu'il est entré). À peine s'était-il volatilisé que nous aperçumes un autre écureuil sortir du plafond de la salle de bain pour s'élancer dans les escaliers en direction de la mezzanine.

La chasse s'est donc transportée au deuxième. Nous ne voulions pas faire de mal à l'animal, seulement le pousser vers la sortie. Celui-ci est retourné au rez-de-chaussée pour prendre la poudre d'escampette par la même sortie que son collègue (nous soupçonnons en fait une monsieur et sa dame car nous avons par la suite découvert leur petit nid d'amour). Après avoir colmaté l'ouverture fautive, nous avons fait le tour du chalet pour découvrir plusieurs endroits où les bestioles avaient caché des cocottes de sapins. Ils avaient même vidé une boîte de mouchoirs Kleenex qu'ils avaient chiffonés à l'intérieur d'un tiroir de cuisine. Tous ces endroits avaient échappé à notre vigilance lors de notre arrivée, trop préoccupés que nous étions de faire fonctionner la maudite pompe à eau.

En fin de compte, l'ingéniosité des écureuils nous a bien amusé et les enfants ont bien ri de les voir nous échapper comme ça. Squattés par des rongeurs libidineux. Hé, misère!

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2006-05-11

Devenir un vous

Ça vient lentement, de façon un peu insidieuse. On le voit venir un peu mais on n'y croit pas vraiment.

Et puis un jour, on s'arrête et on se le prend en pleine gueule. Et on se dit: "Calvaire, tout le monde me vouvoie!"

Partout. C'est freakant. Non c'est vrai, la quarantaine, c'est une chose mais de se faire adresser comme un monsieur à gauche et à droite, franchement, je m'habitue pas à ça.

Le summum de l'injure s'est produit il y a 2 jours dans l'autobus, en revenant du travail. Je jure que je n'invente rien. J'étais debout, mon sac en bandouillère, un livre à la main. Une jeune fille dans la vingtaine, assise sur le siège directement à ma gauche me sourit et me demande : "Voudriez-vous vous asseoir?" Après avoir poliment refusé, j'ai regardé autour de moi avec l'impression d'être un vieux pruneau. Ça fesse!

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Entendu au gym:

Fille #1 (sur le tapis roulant): J'ai un trip de m'acheter un perroquet.
Fille #2 (sur l'autre tapis) : Ah oui?
Fille #1 : Oui, j'aimerais ben gros avoir un perroquet pour lui apprendre à parler. C'est vraiment super!
Fille #2 : C'est-tu difficile de leur apprendre à parler?
Fille #1 : Ça dépend de la sorte mais de toute façon, je suivrais un cours pour lui apprendre à parler.

Hmm. Premièrement, comment elles font pour se parler en faisant du tapis? Viarge, moi, après 2 minutes là-dessus, je suis en hyperventilation. Totalement incapable de simplement dire que j'ai besoin d'oxygène et d'un massage cardiaque. C'est une chose. L'autre affaire, c'est pourquoi c'est pas le perroquet qui irait suivre un cours? C'est lui qui a besoin d'apprendre non? Pourquoi ne pas éliminer un intermédiaire?

Je pense que ces gens ont trop de temps libre.

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