2006-09-28

Ciel, mon mari!

Samedi dernier (je sais, je n'écris pas souvent ces jours-ci), nous sommes allés à Québec, dans le cadre d'une sortie organisée par l'employeur de Lu, ma tendre primate. Ce qui devait être un tournoi de golf a du être remplacé à la dernière minute, météo oblige, par une sortie de théatre d'été à l'île d'Orléans. Avant la pièce, nous étions conviés au restaurant avec la gang du bureau. On a donc fait une visite éclair dans la vieille capitale. La pièce était pas pire. Du théatre d'été typique, sur fond d'histoires de cul et de quiproquos sur l'orientation sexuelle des personnages. N'attendez pas Shakespeare et laissez vos cerveaux au vestiaire. Mais c'était correct, quand tu sais à quoi s'attendre. Et les comédiens étaient plutôt bons.

À l'aller, compte tenu que nous étions seuls tous les deux (les enfants avaient été confiés au mononcle et à sa tendre), j'ai eu envie de faire quelque chose que je ne peux me permettre de faire quand les enfants sont là. J'ai tenté d'embarquer ma blonde dans un concours de rots. Sans succès. "T'es ben dégueulasse avec ton rotage!". Les femmes peuvent être tellement rabat-joies quand elles s'y mettent.

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Entendu dans le métro:

Une jeune fille parle d'elle à sa copine.

"J'ai halluciné en masse toute la nuit. Quand j'étais jeune, j'hallucinais tout le temps des araignées pis des bébittes. J'ai toujours été quelqu'un de pas mal hallucinogène."

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2006-09-07

C'est la rentrée!

Whoooooa... Ça fait longtemps que je ne me suis pas assis pour rédiger quelques mots pour le blogue. En fait, j'ai failli de façon lamentable au premier commandement du blogueur qui est de mettre à jour souvent et périodiquement. Ouais bon, les vacances, en premier lieu, c'est rien pour aider. Et puis le décès de mon père en juin, comme je l'ai déjà mentionné, a chamboulé la routine comme on ne s'imagine pas. Alors bon, me voici de retour, après quelques pas de côté et en arrière, pour mieux rebondir. J'espère, milliards de lecteurs fidèles, accros de la belle prose, que vous n'avez pas lancé la serviette!

Côté vacances, on a fait le tour de la Gaspésie (littéralement). Très beau et très spectaculaire. Je suis toujours tellement impressionné lorsque je vois la mer, j'ai toujours l'impression qu'il s'en faut de peu pour qu'elle engloutisse le littoral (j'ai des images de tsunami en tête...). Et puis le rocher percé, quel machin superbe! On l'a contourné, en bateau, et on y est allé à pied pendant la marée basse. Telle une procession de fourmis, les touristes vont et viennent sans arrêt entre la rive et le rocher. Certains s'y rendent même bouteille de bière à la main, ça fait plus cool dans leurs têtes probablement. "Eille, on s'en va wouerre l'hostie d'rocher, gang!" Toute beauté, les touristes! Ceux qui ont déjà marché sur les fragments de galets inégaux et vaseux savent à quel point l'entreprise n'est pas une banale randonnée. Mais bon, le rocher! C'est colossal, c'est complètement indifférent aux parasites que nous sommes, c'est là depuis plus de 300 millions d'années et ça y sera probablement dans 300 millions d'autres. Enfin, peut-être qu'il sera un peu plus petit (le ressac de la mer, ça use sa roche ça, monsieur!) mais vous voyez le portrait.














Il y a aussi l'île Bonaventure, où nous avons vu des phoques par centaine et des fous de bassan par centaine de milliers.














Ça m'a rappelé notre visite à Cap Tourmente, il y a une dizaine d'années, pour voir les oies blanches. Là également, il y a au plus fort de la saison plus d'une centaine de milliers d'individus (des oies, pas des personnes, Dieu merci!) dans le parc. De voir des animaux occuper leurs habitats naturels m'a toujours passablement ému. On ne parle pas ici d'animaux en captivité dans des lieux emménagés comme un lieu sauvage, comme dans les zoos, mais bien de l'habitat naturel de ces espèces. Tout comme les phénomènes géologiques tel le rocher percé, ces animaux ont précédé les humains, et de beaucoup. Leur présence immémoriale, ou presque, rend les prétentions humaines d'appropriation de territoires bien futiles quand on y pense. La pensée de ces phoques, confortablement étendus sur les roches, siècle après siècle, pendant que l'histoire défile sans s'occuper d'eux, m'est plutôt sympathique.

Et puis les vacances, qui dit mieux? Surtout avec des enfants. Il fallait voir notre tête lorsqu'on est entré dans le premier motel de notre itinéraire (à Rimouski). C'était, voyons, comment dire, euh... disons, crissement ordinaire (pour employer un euphémisme poli)... On s'est regardé en faisant la moue. Mouein... Et puis les enfants sont entrés à leur tour dans la chambre en s'écriant "Wow, c'est super beau, ça va être cool!" Dans la soirée, on s'est assis à l'extérieur de la chambre pour regarder le soleil descendre sur la mer. Rien comme les enfants pour changer notre perception des choses!








































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Ras le pompon des américains? Moi aussi, en général. Jusqu'au moment où je tombe sur les américains qui en ont eux-mêmes leur claque de leurs gouvernements, de leurs politiciens, de leurs médias et de leurs zélés religieux. Leur arme? L'humour. Décapant. Ceux-là me redonnent espoir et me rappellent qu'il n'y a pas que des tarés au sud de la frontière.

Jon Stewart est l'animateur du Daily Show, une parodie de bulletin de nouvelles sur la chaîne télé Comedy Central et qui est diffusée en fin de soirée sur la chaîne CTV ici au Québec. Je regarde rarement l'émission à la télé mais je consulte parfois des extraits sur le web, soit sur le site de l'émission elle-même ou sur le site YouTube. C'est brillant, baveux et intelligent comme c'est pas permis. Stewart est un comédien brillant et il est superbement épaulé par des "correspondants" plus capotés les uns que les autres. Ces gens là tirent sur tout ce qui bouge mais il est évident qu'ils adorent plus que tout taper sur la droite américaine. L'un des ces correspondants, Stephen Colbert, a sa propre émission depuis peu, The Colbert Report. C'est dans la même veine. Pour vous donner une idée, voyez un peu ce segment avec Steve Carell et Stephen Colbert, qui débatent de la primauté des deux grandes religions que sont le christianisme et l'islam. Délirant!

Toujours sur le web, j'aime bien aussi consulter This Modern World, une "strip" (bd périodique publiée dans les journaux américains) de Tom Tomorrow qui a aussi pour cible la droite américaine. C'est ironique et absurde au Nième degré.

Finalement, il y a Scott Bateman, qui publie aussi des bd quotidiennes à saveur très socio-politique. Il réalise aussi des animations Flash vraiment amusantes, très absurdes. Consultez la section Bateman365, vous y trouverez des animations faites dans la dernière année, à raison d'une par jour, d'où le titre.

C'est comme du Michael Moore en moins grave, mais avec la même pertinence et la même impertinence, j'oserais dire. Il y a toujours de l'espoir, pas vrai?

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L'autre soir, je brettais sur le web en écoutant des chansons sur le PC et puis je me suis mis à écouter attentivement une vieille toune de Gordon Lightfoot, If you could read my mind. Lightfoot est une sorte de Joe Dassin anglo-canadien, enfin il me semble, pour ce que je connais de son oeuvre. Sa musique est semi-légère, un brin nostalgique, très FM comme format. Bref, ça s'écoute et c'est pas mauvais du tout. Mais la maudite toune, qui parle d'une histoire d'amour où l'étincelle s'est éteinte, je t'aime, tu m'aimes, mais c'est plus comme avant, si tu pouvais lire mes pensées, tu pigerais, je ne suis pas le héros que tu penses, on ne se trouve plus, kesskinouzarivemylove t'sé veux dire, enfin bref, elle m'a semblé d'une tristesse assez écrasante. Snif! Je m'étais foutu le cafard alors que la chanson elle-même n'évoquait aucun souvenir particulier, sauf le fait de l'avoir déjà entendu par le passé. Je dois vieillir.

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Hier matin, je suis allé chez le dentiste pour un nettoyage semi-annuel. Dans mon dossier, il y avait un polaroid pris lors de ma première visite en 1989. C'est une façon pour eux de mettre un visage sur le nom, comme on dit, et une façon, je soupçonne, de s'assurer qu'ils arrachent les molaires du bon quidam, le cas échéant. L'hygiéniste a eu la brillante idée de sortir la caméra dans le but de prendre une photo qui remplacerait la vieille, question de mettre tout ça au goût du jour. Elle m'a donc donné le vieux polaroid, devenu inutile pour eux. Calvaire, non seulement ça m'a rappelé à quel point j'avais l'air guerlot à cette lointaine époque (en plus d'avoir des cheveux!) mais en plus, elle a définitivement pas cadré assez serré sur la nouvelle photo, de sorte que j'ai l'air d'un morse avachi sur une banquise dans l'hostie d'chaise de dentiste! Pas besoin de me montrer à quel point j'ai épaissi, mamzelle! Cachez le dossier, faites un traitement de canal au polaroid, Photoshop, Liquid Paper, N'IMPORTE QUOI!!! Quelle pénible façon de commencer la journée.

Encore une fois, c'est un enfant qui est venu à la rescousse. Ma fille Constance (4 ans), qui m'accompagnait, est venu me rejoindre après son nettoyage de dents pour me montrer les magnifiques autocollants qu'elle avait pigés dans le coffre à surprises du dentiste. De plus, elle m'a dit avec une fierté non dissimulée que le dentiste lui avait dit que ses dents étaient de vrais petits bijoux. Le bonheur est revenu à la vitesse grand V!

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Entendu dans le métro

Gars No. 1 (tenant son journal) : Je sais pas si le Canadien va finalement signer des agents libres?
Gars No. 2 : Le Canadien, les Expos, même hostie d'patente!
Gars No. 1 : Kesses-tu veux dire?
Gars No. 2 : Même hostie d'mascotte!

Note - L'orangissime mascotte des défunts Expos, Youppi, a été "repêchée" par le Canadien suite au départ des Expos pour la ville de Washington.


Entendu au bureau

Fille No. 1 : Ça m'arrive d'avoir de la misère à me concentrer.
Fille No. 2 : Moi, j'ai de la misère à m'endormir. Pis je fais de l'insomnie.

Ça fait beaucoup de sommeil à rattraper!

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Je regarde de moins en moins la télé. Quand l'envie me prend, je retombe dans cette malsaine habitude de pitonner sans but précis, sans rien regarder en particulier. Ces jours-ci, ça n'en finit plus avec ces maudits spéciaux sur la rentrée. Accouchez, calvaire, qu'on en finisse et qu'on voit finalement ces idées de génies concoctées par nos créateurs télévisuels!

Hier soir, il y avait l'émission spéciale sur le concert d'ouverture de la saison de l'Orchestre Symphonique de Montréal, avec leur nouveau chef, Kent Nagano. C'était un peu trop, à mon avis. Dans le traitement, en particulier. Je comprend l'OSM de mousser ses activités et son chef. C'est un excellent orchestre, Nagano semble être un très bon chef, excellent communicateur et vraiment sympathique. De plus, le type semble sincèrement ravi de travailler avec l'OSM et d'être à Montréal. Et il parle un français impeccable. Rien à redire de tout ça. Mais le traitement qu'en a fait Radio-Canada, c'était comme un dessert trop sucré. Surtout à la fin de l'émission, lorsque l'animatrice s'est entretenu avec des personnalités qui avaient assisté au concert. Ils ont pleuré, ils n'ont jamais rien entendu d'aussi beau, leurs eaux ont crevé, la Sainte-Vierge leur est apparu, ils ont vu une lumière blanche qu'ils ont eu envie de suivre, etc, etc. Too much.

Je sais, je sais, mal placé pour parler, j'essuie une larme en écoutant du Gordon Lightfoot!

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